Salle de cérémonie

Sur le chemin des écoliers

La rentrée se profile. Mais, durant cette saison 2020 – 2021, quelles seront les préoccupations et les thématiques ? L’avenir est incertain et le funéraire n’échappe pas à ce phénomène.

Barbe fleurie comme Charlemagne

L’école revient à grand pas. Et si l’année effective commence début janvier pour finir fin décembre, l’année scolaire, qui finit par les larmes des enfants laissés pour la première fois à la maternelle et finit par les rires des bacheliers est celle qui rythme nos vies. Que l’on ait des enfants ou pas.

L’année 2020 aura été particulière, avec ce coronavirus qui a radicalement bouleversé nos habitudes. Et l’année 2020 – 2021 en sera le fruit, la conclusion, espérons-le, à cette histoire et la réflexion sur les enseignements à en tirer. Bien entendu, le funéraire n’échappe pas à la règle. Il est même aux premières loges.

Et le constat n’est pas brillant. L’image du funéraire, loin d’être sortie grandie de la crise du coronavirus, est fragilisée, encore une fois. Pas par la faute des professionnels, qui se sont tous montrés à la hauteur de la tâche.

La conjonction de certains médias toujours prompts à désigner des « scandales » à la vindicte afin de vendre du papier, de politiques négligeant totalement le secteur pourtant surexposé, et d’un public « fragile » qui ne veut surtout pas entendre parler de mort a fait le sale boulot. Nos collègues se sont épuisés, certains y ont laissé leur santé, et tout cela pour même pas un merci.

Autant dire que la Toussaint, cette année, risque fort de ressembler à une partie de ball trap, avec les pompes funèbres dans le rôle du petit disque de plâtre.

La question qui sera soulevée ne sera pas « comment redorer le blason du funéraire ? » parce que, une fois pour toutes, le blason du funéraire n’a pas à être redoré. Le métier est fait par quelques milliers de professionnels qualifiés et consciencieux, qui font bien leur travail et n’ont pas à s’excuser pour cela. Il y a des moutons noirs, certes, mais ils sont l’exception, pas la règle.

La question à soulever sera « comment faire comprendre au grand public ce que l’on fait, pourquoi on le fait, et pourquoi, sans nous, ce serait le chaos sanitaire ? ». la grande question de la rentrée sera, finalement, comment faire de la pédagogie ? Le seul problème, c’est que c’était déjà la question de la rentrée précédente. Et de celle d’avant, et celle encore avant… Etc…

Pragmatique comme Jules Ferry

Concrètement, quels seront les sujets ? Nous en avons déjà parlé, mais la mise aux normes des crématoriums et des chambres funéraires devra être impeccable. En ces temps d’écologie forcenée et d’ambiance socialement, disons, tendue (admirez au passage ce magnifique euphémisme, c’est cadeau, ça me fait plaisir) il va falloir être irréprochable sur tous les sujets à propos desquels on pourrait venir nous chercher.

C’est le moment ou jamais de se mettre au carré sur la Sainte Trinité devis / bon de commande / facture, sous peine, là aussi, de servir de cible mobile.

Mais au-delà, il faudra également trouver le temps de tirer les enseignements de la crise du COVID. Il y a fort à parier que, dans les différents plans gouvernementaux qui vont survenir dans les prochains mois, l’hôpital sera le grand gagnant (ce qui est normal, et on l’espère sincèrement pour eux) mais les services funéraires seront les grands oubliés si ils ne se manifestent pas suffisamment. Syndicats et organisation professionnelles, faites du bruit !

Enfin, il y a tous les problèmes techniques liés au COVID, manque parfois d’effectifs dans certaines régions, pénurie de matériel et de masques… Il est évident que, pour une petite entreprise, assurer un stock de matériel régulièrement renouvelé dans l’hypothèse d’une épidémie mondiale est financièrement ingérable. Mais peut être existe-t-il d’autres moyens, à travers, par exemple, une forme de coopératives.

Nous sommes d’accord : c’est complètement utopique. Soyons clairs : sans un minimum d’union de la profession, les mêmes causes provoqueront les même problèmes.

Finalement, la question majeure, pour l’année à venir, sera : qu’avons-nous appris ?

Guillaume Bailly

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