L’été approche, et si, dans le funéraire, il ne correspond à aucune baisse d’activités particulière, c’est néanmoins la saison pour penser aux vacances et profiter du beau temps. Pour accompagner ces moments de détente, tous les vendredis jusqu’en septembre, nous vous offrons une histoire en lien avec le funéraire ou la mort. Vraie, évidemment, sinon ça n’aurait aucun intérêt.
Au complet
Les films d’horreur peuvent être vus de différentes façon. Seul, pour se faire peur, ou accompagné, pour se faire rire.
Ainsi, un petit groupe de jeunes américains se rencontra dans des circonstances particulières : ils étaient tous militaires, tous basés dans le même régiment. Sur la base, où ils disposaient tous d’un petit logement, ils prirent une habitude : se retrouver le samedi soir pour regarder un film d’horreur.
Ils étaient particulièrement fans de la série de Hatchet, des films racontant les « exploits » de Victor Crowley, un monstre sévissant dans les marais de Louisiane.
Mais les jeunes gens étaient avant tout militaires, et ce qui devait arriver, arriva : ils furent déployés sur un théâtre d’opérations, en Irak. Là, dans leurs baraquements, ils continuèrent à regarder, tous les samedi soir, des films d’horreur. Notamment des Hatchet.
Il en était un, particulièrement, qui était fan de la série, et qui attendait avec impatience que le nouveau film de la série, annoncé depuis quelques temps, sorte. Il arriverait sur les écrans quelques jours après la date prévue de leur retour au pays.
Il ne rentra pas. Lors d’une échauffourée, il trouva la mort, à quelques jours de son départ.
Son corps fut crématisé la même semaine que sortait le nouveau film Hatchet. Ses parents récupérèrent l’urne, et la déposèrent sur un guéridon, le temps d’acheter une concession, pour l’inhumer.
Un beau jour, on sonna à la porte des parents. Les amis du samedi soir, les fans de films d’horreur, avaient eu une idée simple : ils voulaient voir le nouveau Hatchet au cinéma, trouvaient injuste que leur ami, qui était le plus fan d’entre tous de la série, ne put le voir également, et donc, avaient décidé de l’inviter.
Émus par cet hommage particulier, les parents acceptèrent. Et c’est ainsi que la petite bande se présenta au cinéma avec l’urne contenant les cendres de leur camarade et sa casquette préférée, insistèrent pour payer sa place, et virent le film, qu’ils trouvèrent d’ailleurs très bon.
L’urne fut ensuite inhumée. Les amis continuèrent de regarder des films d’horreur, la petite bande changeant au fur et à mesure des arrivées et des départs, mais, toujours, lors des projections du samedi soir, il y avait, sur un coin du canapé, une casquette, qui avait appartenu à un fan de Hatchet, qui l’était resté au-delà de la mort.
Guillaume Bailly