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Covid, que disent les statistiques de l’INSEE pour 2020

Ce n’est une surprise pour personne, la crise du Covid a causé une hausse significative des décès en 2020 en France. Que disent exactement les chiffres ? Comment les interpréter ? On vous dit tout.

Mortalité en hausse, sans surprises

Le nombre de décès en 2020, année marquée par la crise du Covid, est en hausse, ce qui n’est pas réellement une surprise. 45000 personnes sont décédées en plus en 2020 qu’en 2019, 658 000 contre 613 000, ce qui représente une hausse de 7,3 %.

Sans surprise, ce sont les personnes les plus âgées qui ont payé le plus fort tribut, à tel point que l’espérance de vie a diminué : 85,2 ans pour les femmes, ce qui correspond à – 0,4 ans, et de 79,2 ans pour les hommes soit – 0,5 ans.

L’indicateur INSEE est d’ailleurs sans ambiguïté : la surmortalité est bien liée au Covid. Même si elle a tendance à augmenter chaque année, du fait de l’arrivée massive des « baby boomers » dans une classe d’âge à risques, l’augmentation spécifique à 2020 est sans commune mesure avec les années précédentes.

Par exemple, 2019 avait connu une forte hausse des décès de 1,9 %, ce qui est bien plus faible que les 7,3 % de 2020.

Et surtout, les deux pics de décès correspondent exactement à la première et la seconde vague du Covid en France. La première vague a par exemple entraîné 30 000 décès sur deux mois, à comparer avec les 10 000 décès de la grippe saisonnière la plus meurtrière de ces dix dernières années, celle de 2018-2019, avec 10 000 décès.

Les chiffres suffisent à démontrer l’inanité de la comparaison entre le Covid et la grippe, que certains font pour le minimiser : 45 000 mots pour le Covid, avec masques, gestes barrières, distanciation sociale, deux confinements etc. Contre 10 000 morts une année record de grippe sans précautions particulières (et 4000 en moyenne les autres années), voilà qui clôt le débat.

Ce que nous apprennent les autres chiffres, de la sécurité routière, mais aussi de santé Publique France, c’est que si effectivement les décès liés au travail et à la circulation ont diminué, la baisse n’est pas significative dans le nombre global et est légèrement compensée par  une légère augmentation des accidents domestiques durant les périodes de confinement.

Et ensuite ?

Une fois la crise du Covid terminée, les chiffres devront être scrutés attentivement pour voir ses répercussions à long terme.

Les experts s’attendent en effet à deux contrecoups : d’une part, une vague importante de suicides qui suivra la fin de la crise. Beaucoup de gens devraient comprendre qu’ils ne retrouveront pas leur niveau de vie d’avant et les conséquences psychologiques devraient en être catastrophiques.

La situation globale devrait également se détériorer : la France dépense actuellement sans compter, et cet endettement aura des conséquences. Il faudra bien le rembourser dans un contexte économique tendu. Ceci aura des conséquences sur notre système sanitaire et social, avec un effet sur la situation sanitaire des plus fragiles.

D’aucuns se demanderont si cela valait la peine de sacrifier les jeune pour un virus qui tue plutôt les personnes âgées. Sans conteste oui, pour une simple raison : un virus qui circule est un virus qui prolifère, qui augmente ses chances de muter et de devenir plus létal. La lecture des chiffres de l’INSEE nous apprend que, même en ayant évité le pire, les dégâts sont considérables. Alors, est-il vraiment pertinent de jouer à la roulette Russe avec la santé publique ?

Sources :

INSEE : https://www.insee.fr/fr/statistiques/5012724

Santé Publique France : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/documents/rapport-synthese/surveillance-de-la-mortalite-au-cours-de-l-epidemie-de-covid-19-du-2-mars-au-31-mai-2020-en-france

Guillaume Bailly

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