nouveaux thanatopracteurs

Être désagréable avec les nouveaux thanatopracteurs ? J’arrive

Les résultats de la nouvelle promotion de thanatopracteurs sont enfin arrivés, avec leur cortège d’admis heureux et de déçus. Parés d’un diplôme tout neuf, vous voilà prêts à exercer sous les applaudissements. Mais il faut bien que quelqu’un soit (un peu) désagréable.

Félicitations aux reçus

Et ça y est : après le traditionnel retard, la liste des admis à l’examen de thanatopracteur a été publiée. Voilà donc une nouvelle génération prête à exercer ce métier au sein des pompes funèbres. Reste à trouver un emploi.

Néanmoins, sous le couvert légitime de louanges générales, il serait bien qu’une voix discordante vienne à rappeler certaines vérités. Et c’est votre serviteur qui s’y colle. Ce n’est pas la première fois. Allons-y, donc. Et il y en aura aussi pour les recalés, ne partez pas tout de suite.

Ah, et ces remarques valent pour une minorité. Si vous ne vous sentez pas concerné, c’est que vous ne l’êtes sans doute pas.

Pour ceci, partons de l’observation de certains thanatopracteurs qui ont réussis et sont unanime ment reconnus. Qu’ont-ils en commun ?

Régulièrement, vous aurez affaire aux porteurs, agents d’amphis, conseillers funéraires, bref, aux équipes des pompes funèbres. Ce sont vos collègues. Certes, vous avez un diplôme et des connaissances qu’ils n’ont pas. Mais l’inverse est aussi vrai.

Vous êtes un maillon de la chaîne du funéraire, celle de ce corps de métier dont le but est de permettre aux familles de faire leur deuil. Lorsque vous arrivez, avec votre mallette et votre diplôme de thanatopraxie, les croque-morts qui sont là ne voient pas arriver un être supérieur qui va les éclairer de sa sapience et accomplir des prodiges sous leurs yeux. Ils voient un thanato qui va faire son boulot.

C’est parfois ce qui fait toute la différence entre un thanatopracteur prospère à qui on offre le café, et un thanatopracteur aigri qui se demande pourquoi on l’appelle le moins souvent possible.

C’est ça que les thanatopracteurs qui réussissent et sont heureux ont en commun : la conscience d’appartenir à un tout, d’être un maillon, certes important, mais pas essentiel, de cet ensemble. Et ils ont de la considération pour les collègues qui font autre chose au sein de cette chaîne.

La thanatopraxie n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais une profession médicale. Elle a été inventée pour le funéraire, n’a d’utilité que pour le funéraire, et ne vous laissez pas monter la tête pas certains qui voudraient vous faire croire le contraire. Pour faire bien votre métier, vous devrez penser comme un croque-morts, à l’intérêt de la famille et à ce qui est mieux pour son travail de deuil.

Pour ceux qui ont échoué à l’examen, il reste d’autres possibilités. Par exemple, essayer la formation de conseiller funéraire, vous avez déjà de solides bases. Ce n’est pas, vous l’aurez compris si vous avez compris ce qui est dit ci-dessus, un métier moins intéressant ou inférieur à la thanatopraxie, juste différent.

Donc, voilà : aux nouveaux diplômés en thanatopraxie, bienvenue dans la grande famille des pompes funèbres, et, aux autres, ne vous découragez pas, la porte n’est pas fermée.

Guillaume Bailly

3 Commentaires “Être désagréable avec les nouveaux thanatopracteurs ? J’arrive”

  1. C est un très joli texte ,bien écrit , malheureusement beaucoup de thanatos se prennent pour des êtres comment dire « supérieurs  » ,cela vaut pour d ‘autres professions ,mais l’humilité chez un thanatopracteur est une denrée rare ,c est vraiment dommage .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *