Sept à table, ça porte malheur

La confiance n’exclut pas le contrôle

Le Président l’a annoncé : couvre-feu dans neuf métropoles et départements, interdiction des fêtes privées, et pas de réunion de plus de six personnes. Ce qui soulève un problème, qui en rappelle un autre, lié eau funéraire, même si cela peut sembler étrange.

Sept à table, ça porte malheur

C’est une question que je me suis posé l’autre soir, en m’endormant, pardon, en écoutant religieusement le Président détailler son plan d’action contre le Covid.

Imaginons une famille de sept personnes : la mère, le père, leur fille, le mari de la fille, leurs deux enfants, et le fils célibataire et sans enfants (du moins, à sa connaissance). Une famille comme la mienne, au passage.

Imaginons que les frimas de l’hiver s’installant, l’appel de la raclette devienne trop pressant, et que ces sept personnes se retrouvent pour une réunion familiale et fromagère. Nous sommes d’accord, c’est interdit. Bien.

Et donc ? Qui va venir sonner à la porte pour contrôler ? C’est une question sérieuse. Posez la question à n’importe quelle autorité assermentée : ils ont bien d’autres choses à faire que de contrôler toutes les habitations le dimanche midi, compter les présents et vérifier que tous n’y ont pas leur domicile habituel. L’idée même semble ridicule.

Cette interrogation m’a ramené sur les urnes funéraires, parce qu’on ne se refait pas, n’est-ce pas ? Le rapport ? C’est exactement le même principe.

Conserver une urne funéraire à son domicile ou séparer les cendres est interdit. Ne revenons pas sur la loi : elle a été adoptée suite à de mauvais comportements et, même si on peut en débattre, elle ne sort pas de nulle part.

Mais voilà : une fois que la famille sort du crématorium avec l’urne après avoir signé le papier où elle reconnaît avoir été informée de cette législation, que se passe-t-il ? Qui va aller contrôler que la famille ne conserve pas l’urne au domicile, ou qu’elle ne va pas disperser les cendres en plusieurs fois et plusieurs endroits différents ? 

Il y a là dedans une question à se poser : ces lois sont elles réellement prévues pour être suivies d’effets, et dans ce cas là mal conçues, ou sont elles essentiellement symbolique, et dans ce cas-là, quelle est leur réelle efficacité ?

Oui, cela fait probablement plus d’une question, mais honnêtement, on n’est plus à ça près. Et il n’y a pas de réponse : la question est ouverte et nous serions curieux d’avoir vos avis.

Mais une chose est sûre : il y a un lien, aussi improbable fut-il, entre la raclette familiale et les urnes funéraires : c’est un sujet pour tout le monde qui, au final, n’est le problème de personne. Si ça ce n’est pas un paradoxe, alors je ne sais pas ce qu’est un paradoxe.

Guillaume Bailly

One Reply to “La confiance n’exclut pas le contrôle”

  1. c’est tout le paradoxe de ces lois inapplicables, votées par des députés qui ne connaissent pas le sujet !!!

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