La seule attaque de zombie répertoriée

Les zombies hantent le cinéma et les séries télévisées, et n’ont, bien entendu, aucune réalité dans la vraie vie. Enfin, presque… Un épisode de la première guerre mondiale aurait pu servir tel quel dans un film de morts-vivants, avec un minuscule effort d’imagination.

L’attaque des morts-vivants

En 1915, Russes et Allemands s’affrontent autour de la forteresse d’Osowiec, en Pologne. La première guerre mondiale fait rage, et les belligérants sont déjà épuisés par des combats terribles.

Le 6 août 1915, les forces allemandes décident d’utiliser deux gaz toxiques – du brome et du chlore – sur leurs adversaires russes. Ces deux gaz irritent le système respiratoire et, une fois mélangés, ils forment un acide toxique.

Les troupes russes ne disposaient pas de masques à gaz, et ne pouvaient que confectionner des masques de fortune avec des vêtements déchirés. Ce système freine à peine les gazs, et les russes subissent les premiers symptômes, en voyant, selon les témoignages, l’herbe noircir autour d’eux.

Le plan des allemands était simple, et ils l’avaient déjà testé auparavant : provoquer des pertes spectaculaires et rapides pour provoquer la reddition des russes. Il est certain que voir ses camarades mourir autour de soi tout en se couvrant de blessures atroces et douloureuses doit couper l’envie de se battre, non ?

Les allemands comprirent qu’ils avaient commis une légère erreur d’appréciation lorsqu’ils virent jaillir du brouillard toxique des centaines de soldats russes agonisants, couverts de sang et de blessures terribles, aux visages défigurés par l’acide, qui n’avaient plus rien à perdre et qui les chargeaient avec un seul objectif en tête : venger leur propre mort. Ils avançaient sur une ligne unie, avec un seul but : tuer le plus d’allemands possible.

Ce jour fut un massacre, des deux côtés, et les troupes allemandes subirent des pertes cuisantes face à la fureur des russes. Bon nombre de soldats s’enfuirent devant ce spectacle d’apocalypse.

A la fin du mois d’août, ayant subi trop de pertes et ne pouvant plus tenir la position, les troupes russes qui n’avaient pas été atteintes et tenaient toujours le fort finirent par se rendre. Le combat avait été, depuis le 6 août, plus conventionnel, les soldats allemands menaçant leurs officiers de se révolter si ces derniers décidaient une nouvelle fois d’utiliser les gaz.

La bataille fut surnommée par les allemands « l’attaque des cadavres ».

Guillaume Bailly