Incontournable lieu de visite, plébiscité chaque année par plus de 3 millions de visiteurs, l’énigmatique cimetière du Père Lachaise, offre à ces visiteurs, 44 hectares de musée à ciel ouvert.
Ce site unique empreint de mystère, d’art et d’histoire, nous transporte dans un autre temps, où monuments, tombaux et stèles semblent nous murmurer un conte.
200 ans d’histoire
Ouvert le 21 mai 1804, le cimetière porte le nom d’un personnage important, François d’Aix de la Chaise (1624-1709).
Membre de l’ordre des Jésuites, et confesseur de Louis XIV, il venait fréquemment se reposer dans la maison et le parc qu’offrait ce lieu.
De propriété jésuite à nécropole
Racheté à la fin du 18e siècle, par la ville de Paris, le terrain sera transformé en nécropole pour pallier le manque de place et d’hygiène des cimetières de l’ancien régime et pour anticiper l’extension de la ville face à la poussée démographique.
La conception du cimetière fut confiée à l’architecte néoclassique Alexandre-Théodore Brongniart en 1803.
Son nom officiel était alors « cimetière de l’Est » mais jugeant ce nom trop administratif, les Parisiens lui préférèrent celui de « Père-Lachaise ».
Une popularité mitigée
Très impopulaire à ses débuts car les Parisiens étaient réticents à enterrer leurs morts loin du centre de la capitale, le cimetière fût l’objet d’une ingénieuse technique de marketing visant à lui transférer les dépouilles d’hommes populaires (comme Molière et Jean de la Fontaine) afin de le rendre plus attractif.
Le succès est au rendez-vous.
L’art funéraire en pleine mutation
À sa création, le cimetière du Père Lachaise s’est distingué par sa taille et par son accessibilité.
Ce n’était plus un enclot paroissial réservé aux chrétiens, il était ouvert à tous, sans distinction de confession, ce qui constituait une réelle évolution à cette époque.
Les charniers et les fosses communes ont laissé place à la mort individualisée et aux concessions à perpétuité transformant l’acte de mise en terre en un lieu de recueillement esthétique et éducatif.
Le cimetière du Père-Lachaise aujourd’hui
Ce site unique, où se mêlent histoires sulfureuses, romantiques ou insolites comporte une centaine d’allées verdoyantes et près de 70000 sépultures magnifiquement ornées, témoins de l’art funéraire de ces dernières décennies. (Tombe gothique, mausolée à l’antique, caveau haussmannien).
On remarque très facilement les différents styles et atmosphères que dégagent les parties nord (plus modernes) et sud (zones d’origine avec tombes anciennes) du cimetière.
Les jardins du Père-Lachaise
À l’entrée du cimetière, une avenue prestigieuse d’érables de frênes et de marronniers accueille les visiteurs.
Avec ses 3 hectares de massifs et ces 4200 arbres, on peut dire que la campagne s’est installée à Paris offrant aux paisibles résidents du cimetière le plus grand espace vert de la capitale.
Les tombes et monuments
Outre sa beauté, son art et son architecture, le cimetière du Père Lachaise tient sa notoriété aussi grâce aux célébrités qui y reposent.
Tout en se promenant, les néophytes découvriront une centaine de monuments et de tombes mêlant les époques.
Au détour des sentiers arborés et fleuris le visiteur croise les sépultures d’hommes et de femmes célèbres : Honoré de Balzac, Frédéric Chopin, Jean de La Fontaine, Molière, Yves Montand, Jim Morrison, Édith Piaf, Camille Pissarro ou encore Oscar Wilde.
Anecdotes insolites
De nombreux secrets et d’étranges légendes se chuchotent encore derrière les murs du Père-Lachaise.
Comme l’histoire insolite de cette fillette de 5 ans, première inhumée du cimetière qui hante les lieux à la recherche de ses parents.
Ou encore le récit d’Elisabeth Stroganoff, dont le superbe mausolée dans lequel elle repose porte son nom. Cette richissime aristocrate russe, morte à Paris en 1818 et sans héritier, aurait déclaré qu’elle léguerait l’intégralité de sa fortune à la personne qui passerait toute l’année, nuit et jour, à côté de son cercueil.
Beaucoup ont essayé et ont sombré dans la folie.
Mythes ou réalité, le cimetière du Père-Lachaise conserve malgré les années, sa magnificence et son mystère comme si, pour préserver la paix éternelle de ses âmes, il fallait que l’ombre du doute et du mysticisme perdure à l’infini.
F.a.