Cimetière juif de Quatzenheim

Profanation des cimetières, interrogations

Des tombes renversées, des peintures et des tags qui défigurent les marbres, piétinent les identités et effacent les doux messages laissés dans la pierre par les proches qui les pensaient gravés là pour l’éternité.
La profanation est un acte symbolique fort qui porte atteinte à la dignité, à la décence et au respect que nous devons à nos morts.
Mais qui sont ces profanateurs qui s’attaquent à des lieux sacrés ?
Ont-ils tous, le même profil et les mêmes motivations ?

La profanation est un sacrilège

Vandaliser, endommager, couvrir de graffitis une stèle, ouvrir une dalle ou la détériorer, s’en prendre au corps que la tombe renferme ou encore voler des ossements ; tous ces actes sont des crimes punis au minimum d’un an d’emprisonnement et d’une lourde amende.
Pourtant ces sanctions n’arrêtent pas les adeptes de la criminologie sacrée.

Des images de désolation

C’est un triste tableau qui saute aux yeux des policiers le 7 mai dernier au cimetière de Valbenoîte de Saint-Étienne (Loire).
Dans la soirée, en ce lieu paisible, deux très jeunes femmes de 14 et 17 ans ont, sans raison apparente, brisé des croix, des stèles et renversé plus de 60 tombes. Interpellées, et placées en garde à vue suite à l’appel d’un témoin, elles n’ont pour l’heure pas expliqué leur geste qui reste incompréhensible et choquant pour les habitants du village.

Les «loups noirs alsaciens»

Un autre fait divers glaçant s’ajoute à la liste de l’invasion des profanateurs.
Un fait grave qui nous replonge dans la partie sombre de notre histoire, celle de l’antisémitisme et de la persécution des Juifs.
Un cimetière juif a été profané à Quatzenheim (Bas-Rhin) et revendiqué dans un mauvais allemand par les loups noirs alsaciens « El sassiches Schwarzen Wolfe ». Ce groupe autonomiste alsacien est connu depuis 1976 et il est responsable de nombreux faits répréhensibles jusqu’aux années 80.
Leurs revendications étaient arquées sur l’appartenance de l’Alsace aux Alsaciens avec un rejet de toute personne étrangère à cette région.
Sur la foi de cet argument, les loups noirs avaient incendié en 1975 le musée du camp de concentration du Struthof en prétextant l’oubli de la France dans la prise en compte des souffrances des Alsaciens déportés là-bas.
Ce mouvement extrême réfute à ce jour toute implication dans la profanation des tombes, une enquête est toujours en cours et laisse une blessure béante aux familles et proches des sépultures souillées.
La colère et la tristesse des concitoyens de confession juive sont partagées par toutes les communautés qui prônent le vivre ensemble et la tolérance.

Un article traitant du sujet (France 3 Régions) .

Deux enfants de 9 ans interpellés

Et comment expliquer le saccage du cimetière de Bédarieux par deux garçonnets ? 85 familles ont porté plainte et sont doublement scandalisées.
D’une part, par l’acte impardonnable, mais d’autre part, par l’âge des enfants. Jeux sordides ou blagues déplacés ? Les auteurs des faits, trop jeunes pour être poursuivi, devront réparer les dégâts et indemniser les victimes.

La profanation un acte aux diverses causes

Ebriété, haine raciale, satanisme, délinquance ou plaisanterie morbide et irréfléchie, les causes des profanations de cimetières sont aussi multiples que les visages de leurs auteurs.

Malgré le scandale national qu’avait suscité la profanation du cimetière israélite de Carpentras le 11 mai 1990, les actes se multiplient.
Comme si, pour manifester sa haine primaire, il fallait toucher à ce que l’humain à de plus précieux : l’être aimé, le défunt.
La perte de repères symboliques et culturels pousse la colère à prendre les cimetières pour cibles.

Ces lieux de paix, ouvert à tous, deviennent des exutoires.
C’est finalement, peut être, une forme de mépris envers notre société dont la préservation et le respect des dépouilles et des lieux de repos éternels sont une tradition forte.

F.a.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *