Si les vacances de Noël ne sont pas, malheureusement dépourvues d’actualité funéraire, c’est le moment idéal pour faire des petits cadeaux. Comme par exemple des histoires écrites pour un livre qui n’est pas encore sorti. Extrait du « Livre de la Mort 2 ».
Bonne et mauvaise idée
En 2009, un dénommé Victor Surge se trouve sur un forum de discussion internet spécialisé dans les choses qui font peur, films, histoires, etc… Il propose aux autres participants de créer de toute pièce une légende urbaine, et créer le personnage du Slenderman, un individu de forme humanoïde vêtu d’un costume noir, très grand, aux bras et aux jambes très allongés, et sans visage.
L’idée était d’inspirer les personnes dotées d’un peu d’imagination pour bâtir un univers autour du Slenderman. Pour jouer à se faire peur et stimuler la créativité du groupe.
Le 31 mai 2014, Morgan et Anyssa, âgées toutes les deux de douze ans, invitent une camarade à jouer dans un parc. L’idée proposée est une partie de cache-cache. Au parc, les trois filles s’éloignent un peu des sentiers. Soudain, Morgan et Anyssa sortent des couteaux et poignardent la troisième jeune fille.
Atteinte à 19 reprises, elle parvient à s’enfuir et appeler des secours, qui lui sauveront la vie de justesse. Morgan et Anyssa sont interpellés.
Conduites au poste de police, elles expliqueront, lors de leur interrogatoire, vouer un culte au Slenderman, et avoir voulu lui offrir un sacrifice humain afin d’entrer à son service, après avoir prouvé publiquement son existence. Elles préparaient la tentative de meurtre depuis plusieurs semaines.
Le 1er fevrier 2018, au terme de leur procès, Morgan est condamnée à quarante ans de réclusion et Anyssa à vingt-cinq ans. Elles purgeront l’entièreté de leur peine en institution psychiatrique, Morgan ayant été diagnostiquée schizophrène et Anyssa déficiente intellectuelle.
Ce n’était pas du tout ce que Victor Surge désirait.
Le 20 juin 2009, à peine quelques jours après la création du Slender Man apparaît sur le site de vidéos YouTube un court métrage intitulé « Marble Hornets », « les frelons de marbre ». En réalité le premier épisode d’une série qui en comptera 92 sur la chaîne principale, d’une durée variable entre plusieurs minutes et quelques secondes, et 39 supplémentaires sur une chaîne secondaire, baptisée « Totheark ».
La série, amateur et totalement fauchée, raconte l’histoire d’un étudiant, Alex, qui se lance pour un projet de fin d’études dans la réalisation d’un film, « Marble Hornets ». Film qu’il interrompt sans explications. Intrigué, un de ses camarades, Jay, cherche à savoir pourquoi. Alex lui confie les cassettes à condition que plus jamais il ne soit fait mention de ce film devant lui.
Un an plus tard, Jay, qui avait oublié l’incident, retombe sur le carton contenant les cassettes et décide de les visionner. Il se rend compte qu’Alex filmait, au-delà du film, de nombreux évènements de sa vie, et que, régulièrement, la silhouette d’un mystérieux homme en noir, qui semble difforme et dont on ne parvient pas à distinguer le visage, apparaît.
Il cherche à comprendre et réalise petit à petit qu’il a attiré l’attention…
Ne regardez par « Marble Hornets » si vous aimez faire des choses comme dormir de temps en temps, par exemple. La série, bien que tournée par des amateurs, ne disposant d’aucun moyen, est, encore aujourd’hui, parmi ce qui se fait de mieux dans la création internet. Elle a pris fin le 20 juin 2014 sur les mots « everything is fine », « tout va bien ». Vous en jugerez par vous-même si vous arrivez à la fin.
Spontané, sincère, brillant, « Marble Hornets » est exactement ce dont Victor Surge rêvait. Et la preuve qu’une idée peut-être bonne ou mauvaise selon ce qu’on décide d’en faire.
Le lien vers Marble Hornets, pour les plus courageux : https://www.youtube.com/user/MarbleHornets.
Guillaume Bailly