Un livre sur les pompes funèbres : ce n’est pas une première (clin d’oeil), mais celui que vient de publier Ludovic Othman a son identité propre et sa petite musique attachante. A l’image de son auteur, passionné par son métier.
Parcours atypique
Ludovic Othman n’était pas, contrairement à certains, prédestiné au domaine funéraire. A l’origine, l’homme était plutôt dans la sécurité publique. « J’étais policier municipal » explique-t-il. « A l’époque, nous intervenions sur les opérations funéraires, fermeture de cercueil, pose de scellés. Ça m’a permis d’avoir un regard sur le milieu, et j’y ai vu tout et parfois n’importe quoi ».
S’il n’est pas directement du métier, Ludovic Othman a déjà une forme d’expérience, dont il se serait bien passé. « J’ai perdu ma mère, mon oncle, et une amie proche. Lors de ces évènements, j’ai pu côtoyer et observer le travail des pompes funèbres, et j’y ai vu des comportements qui manquaient parfois un peu d’humanité à mon goût ».
Ludovic s’implique dans des associations d’aide au deuil, en parallèle de son travail de policier. Jusqu’au jour où une société de pompes funèbres se retrouve en vente sur sa commune. Avec un associé, il décide de franchir le pas et de se porter acquéreur. Et là, catastrophe.
« La société avait une position financière un peu délicate, ce que nous ignorions. Heureusement, un notaire nous a mis en garde et protégés d’une erreur qui aurait pu s’avérer lourde de conséquences. Mais nous nous retrouvions le bec dans l’eau. Moi par exemple, je m’étais mis en disponibilité, et avec trois enfants et une maison à payer, se retrouver sans rien, ce n’était pas idéal. Avec mon associé, nous avons donc décidé de créer une société en partant de rien ».
Nous sommes au printemps 2007. Et, le 3 septembre, la société ouvre. « On a tout fait en quelques mois. Créer la société, trouver un local, des fournisseurs, et faire nos formations. Ça a été intense ».
Depuis 2007, force est de constater que Ludovic Othman a fait le bon choix. « Le métier me passionne. C’est prenant, j’ai la conviction qu’une fois dedans, il est impossible d’en sortir. Moi en tout cas je n’ai aucune envie de faire autre chose ».
Surtout, il a une façon à lui de faire le métier. « On fait tout pour que l’hommage soit celui que souhaite la famille. Par exemple, nous avons fait des obsèques à l’américaine, avec le cercueil, bien entendu, mais aussi avec un écran géant en dehors de la chapelle, la tonnelle etc… ». Parce que, de son propre aveu, même s’il porte des boucles d’oreille et est tatoué, Ludovic ne plaisante pas avec le respect et la rigueur. Clef de son succès.
Un livre qui vaut le détour
C’est donc à travers un livre qu’il a souhaité raconter son histoire. « Une façon de partager mon expérience » explique-t-il. Au sommaire ? Beaucoup de choses. Un récit de son parcours très éclairant sur les motivations que l’on peut avoir à embrasser cette profession, les difficultés que l’on peut rencontrer. Des conseils aussi. Et des anecdotes.
Le récit balance son lecteur entre rire et larmes. Mais au-delà de ce bon moment de lecture, ce qu’il restera au lecteur, c’est une vision différente du métier que celle donnée par l’imagerie populaire, et un bon nombre de sujets de réflexion.
Le livre a été co-écrit avec Fabienne Hilmoine, ancienne journaliste, et est disponible pour l’instant sur commande à l’agence. « C’est un vrai succès, là je m’apprête à passer une journée à faire des paquets et les expédier. Bon, il est vrai aussi que j’en ai offert beaucoup ».
Mais ce qui compte, ce sont les retours, et ils sont positifs. Très positifs, même, ce qui est mérité.
Pour l’instant, le livre est auto-édité, mais Fabienne Hilmoine l’a fait parvenir à des éditeurs, qui pourraient y jeter un coup d’œil plus qu’intéressé. Dans l’intervalle, pour se le procurer, un petit coup de fil à l’agence, qui s’occupera de tout.
Les conseillers funéraires ne sont même plus surpris. Après tout, travailler avec un ancien policier devenu croque-mort, conseiller municipal, et devenir libraire ? C’est juste la preuve que le funéraire est un métier où on est constamment surpris.
Pour se procurer le livre, envoyez un mail à : ludovicothman@gmail.com
Guillaume Bailly