Agent et medecine

Médecine naturelle

Les médecines douces et naturelles sont beaucoup plus saines que toutes ces saletés chimiques que l’industrie pharmaceutique veut introduire dans notre corps pour gagner de l’argent, expliquent certains. Et, au pire, à qui est-ce que ça fait du mal ? Et bien…

Sain et naturel

En octobre 2003, un homme se rend chez son médecin pour une petite douleur au ventre. Son médecin l’examine, décide de l’envoyer consulter un spécialiste, qui lui prescrit une batterie d’examens.

Le verdict tombe : cancer. Une forme rare de tumeur, et c’est une chance, parce qu’elle est facile à traiter : une petite opération, ablation de la tumeur, ce qui n’endommage même pas l’organe, et le tour est joué, plus de cancer.

Un coup de chance qui n’arrive que trop rarement, et les oncologues se sourient : celui-là, au moins, ça va être facile. Voilà pourquoi, lorsque l’homme appelle pour dire que, non, merci, il ne veut pas d’opération, tout le monde se regarde, atterré.

L’homme en question est en effet suivi par des naturopathes. Des conseillers spirituels doux et bienveillants qui lui expliquent que l’opération est une agression, que le corps est une formidable création et que la chimie importée de l’extérieur est un poison.

Leurs préconisations ? Un régime végétarien, de la méditation, et des jus de fruits et de légumes crus. Puis, après une dernière parole bienveillante, ils empochent leurs honoraires et s’en vont réfléchir sur le sens de la vie et le cours de leurs actions.

L’homme suit leurs préceptes à la lettre. Son corps est un temple, et cette maladie est forcément un message que Mère Nature essaie de lui faire passer. Il lui reste à le comprendre.

Neuf mois plus tard, il semble qu’il n’ait toujours pas compris ce qu’elle souhaitait lui dire. En revanche, malgré une observance stricte des consignes de ses naturopathes, ses douleurs ont augmenté. Son épouse, qui depuis tout ce temps déploie des trésors de psychologie pour qu’il se fasse opérer, finit par le convaincre.

Lorsque les médecins opèrent, ils ne peuvent que constater les dégâts : la tumeur a métastasé. Ils la retirent, mais ce n’est désormais plus qu’un pis-aller. Désormais, ils ne vont plus soigner ce patient pour le guérir, le seul espoir qu’ils ont est de prolonger le plus possible sa vie.

Et c’est ce qu’ils vont faire. Pendant huit ans, grâce entre autres à une greffe du foie, l’homme va pouvoir continuer de vivre auprès de ses proches et de s’occuper de son entreprise.

Puis, finalement, la petite tumeur qui aurait pu parfaitement être soignée et que des inconscients ont laissé muter en cancer remporte la partie. Le 5 octobre 2011, Steve Jobs, visionnaire, génie créatif, créateur d’Apple, meurt d’un cancer qui aurait pu être soigné.

Toutes les études réalisées sur les thérapies « naturelles » démontrent sans conteste que celles-ci diminuent les chances de survie des patients principalement par retards de soins. Le marché des thérapies « naturelles » dans le monde est estimé à 3500 milliards d’euros. D’après la MIVILUDES, près de la moitié d’entre elles seraient liées à des dérives sectaires.

Guillaume Bailly

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