C’est une petite bombe qui n’a pas vraiment explosé : cette année, pour la Toussaint, UFC – Que Choisir s’était penchée sur le prix de la mort. Mais, cette fois-ci, vu du côté des banques. Et ce n’est pas joli-joli…
Les millions, les millions !
Alors que UFC – Que choisir, lorsqu’elle se penche sur les tarifs des pompes funèbres, ne manque jamais de faire réagir à forte et claire voix les médias, cette étude-ci est, curieusement, passée sous les radars. La question posée était : est-ce que les banques font payer les morts, et si oui, combien ? Et les réponses étaient « oui », et « beaucoup ». 150 millions au global.
Clôture de comptes, transferts d’avoirs aux héritiers, etc. etc. Les opérations bancaires à réaliser quand quelqu’un est décédé sont nombreuses. Que Choisir a scruté les factures de ces opérations sur 21 établissements, et, en moyenne, cela coûte 233 euros, pour un montant de 20 000 euros d’avoirs.
Ce n’est pas la première fois que l’UFC se penche sur le problème, ce qui permet à l’association de consommateurs d’établir, dans le temps, des mesures de progression. Ces 233 euros, c’est donc, soulignent les enquêteurs, 30 % de plus qu’il y a dix ans.
Les disparités sont d’ailleurs grandes d’une banque à l’autre. Si vous êtes client au Crédit Mutuel dans l’est de la France, vous acquitterez une facture de 127 euros. En revanche, si vous mourez client de LCL, ce sont 527 euros qui seront prélevés.
Transférer les fonds, si vous n’êtes pas client de la banque (du compte du défunt au compte d’un ayant-droit) est facturé en moyenne 145 euros lors d’un dossier de décès en moyenne. A titre d’information, la même opération pratiquée entre deux vivants coûte, toujours en moyenne… Zéro euros.
Bon, direz-vous, il suffit de bien choisir sa banque. Oui, mais… Pour cela, il faut avoir un point de comparaison, et, dans cette situation particulière, le seul moyen est de mourir. En effet, sur la brochure tarifaire que doivent remettre les établissements bancaires, mais si, vous savez, celle que personne ne lit, ces frais post-mortem n’apparaissent pas.
Ce qui amène donc le futur défunt à deux questions existentielles et insolubles : la vie après la mort existe-t-elle et combien ma banque va me le facturer ?
Heureusement, l’une d’entre elles peut obtenir, un jour, une réponse. La science se penche en effet régulièrement sur l’existence d’une vie après la mort et on n’est pas à l’abri d’obtenir, à terme, une réponse définitive (probablement « non », vu l’était des connaissances actuel). Pour les frais bancaires, en revanche, sachant que les établissements ont obtenu le report de ce chapitre d’un examen global qui doit avoir lieu prochainement, le mystère va persister.
Guillaume Bailly