Premier article de l’année : c’est l’occasion ou jamais de présenter nos vœux aux métiers du funéraire. Et qu’est-ce qu’on se souhaite pour 2020 ? Peu et beaucoup. Petit tour d’horizon, et si vous avez des aigreurs d’estomac, c’est le reliquat des fêtes.
David et Goliath en colocation
Il y a quelques années, déjà, on annonçait que les grands groupes allaient avaler le secteur funéraire dans son entier. Financiarisation des géants du funéraire, manque de volonté et départs à la retraite des petits, le tableau dressé était apocalyptique. Les oiseaux de mauvaise augure annonçaient qu’il n’y aurait plus le choix qu’entre une poignée d’opérateurs qui ne laisseraient plus de place aux indépendants.
Et finalement, non. Bien au contraire. Effectivement, des grands groupes se sont développés, ont racheté un bon nombre de sociétés indépendantes. Mais d’autres le sont resté, et on a pu, de la même façon, assister ces dernières années à des succès chez les opérateurs locaux ou de taille modeste.
Ces dernières années, on a pu assister à la reprise et au développement de réseaux (Pompes Funèbres de France, repris par Sandrine Thiéfine), à la création et au développement de pompes funèbres locales (Pompes Funèbres Hennard, dans le Nord) ou à la transmission familiale réussie de pompes funèbres locales (Pompes Funèbres et Marbrerie Laot, dans la Finistère). Et ce sont les trois premiers exemples qui me viennent à l’esprit sans même avoir besoin de chercher. Il y en a d’autres, et ils sont nombreux.
La vérité est tout simplement que le secteur funéraire est à la fois assez vaste et demandeur d’offres différentes pour qu’une petite société locale, à condition qu’elle soit bien gérée et joue sur ses atouts, puisse coexister avec un géant à conseil d’administration, sans que cela ne gêne particulièrement l’un ou l’autre.
Et sans privilégier, d’ailleurs, l’un ou l’autre. Le secteur funéraire a besoin d’entrepreneurs locaux qui connaissent et animent leur secteur, il a besoin de réseaux en croissance qui bouscule les conventions en dévoilant des trésors d’imagination pour croître, et il a capable de grandes entreprises nationales capables de déployer très rapidement d’immenses moyens coordonnés.
Et ce marché est en train de trouver, petit à petit, son équilibre. Alors, pour 2020, souhaitons qu’il perdure.
Les crématoriums revisités ?
En 2020, ne souhaitons pas que les associations de consommateurs arrêtent de faire des papiers à charge contre les pompes funèbres. Souhaitons plutôt qu’au lieu de ressasser les mêmes obsessions, elles fassent un tour d’horizon et se penchent sur des problèmes réels. Qu’elles posent des questions qui fâchent.
Par exemple, pourquoi de tels écarts de prix entre les crématoriums ? Comment se fait il qu’il y ait des différences de tarifs de parfois plusieurs centaines d’euros entre deux crématoriums, l’un, le moins cher, flambant neuf et quasi luxueux, et l’autre, le plus cher, vieux et rénové tant bien que mal ? Je ne citerai personne, sachant d’expérience que certains ont la lettre d’avocat facile, mais les grilles de prix sont publiques.
Ce ne sont pas les seuls problèmes. Et si 2020 devenait l’année de la remise en question du modèle français d’implantation des crématoriums ? C’est juste une question, mais elle vaut bien un débat, non ?
Et la paix dans le monde
Il y a tant de choses à souhaiter à notre secteur pour l’année à venir.
Par exemple, une vraie clarification pour les cercueils en carton, un vrai succès lorsqu’ils sont proposés, mais qui font l’objet de trop de flou et d’agitation autour d’eux. Même d’une manière feutrée propre à notre profession.
Ou encore une année calme chez les thanatopracteurs. Que 2020 voie la profession sans lutte intestine, sans scandale au moment des examens, sans règlement de comptes publics sur les réseaux sociaux. Vœu pieu à ranger à côté de la paix dans le monde et de l’éradication de toutes les maladies.
Et il y en a tant d’autres. Notre métier n’est pas, et de loin le plus mal loti. Mais notre devoir est de tendre vers la perfection, et les chantiers, pour cela, restent nombreux.
Funéraire Actualités sera là pour vous informer. Et ce que nous vous souhaitons pour 2020, c’est l’envie et la passion, qui sont le moteur de notre métier.
Bonne année à toutes et tous !
Guillaume Bailly