1ère journée de conférences de la Société Francaise de Thanatologie

1ère Rencontre de la Thanatologie 10 juillet – de 14h à 20h Faculté de médecine – Université Partis Descartes
Programme résumé :

• 13h45 : Ouverture par Nicolas Delestre
• 14h : Michel Guénanten – « Pourquoi la thanatopraxie ? »
• 15h : Luce Vincent Lecourtois – « Devenir thanatopracteur en France aujourd’hui »
• 16h : David Bodenes – « Allô, j’ai un soin à faire… »
• 17h : Ian Gonzalez – « La taphonomie forensique, ou l’étude des interactions entre le cadavre et son milieu »
• 18h : Nathalie Latour – « Céroplastie, thanatopraxie : fixer le temps »
• 19h : Stanislas Petrosky – « Le thanatopracteur, ce héros au regard si doux… »

Conférences :

Pourquoi la thanatopraxie ?

Michel Guénanten Après avoir passé presque 30 ans à évoluer dans cette profession si particulière qu’est la thanatopraxie, il est temps pour moi d’établir un état des lieux de celle-ci, de ses pratiques, de ses tenants et de ses aboutissants. Lors de cette intervention j’aimerais revenir sur les bases du « soin de conservation », celles qui on fait de ce métier un art, j’aimerais naviguer à travers ses mythes, ses légendes, ses côtés les plus beaux et sa crasse la plus nauséabonde. Vous l’aurez compris cette intervention permettra de parler passé, présent et avenir de ce si beau métier »

Devenir thanatopracteur en France aujourd’hui

Luce Vincent Lecourtois Entre le jour où l’on décide de devenir thanatopracteur et celui où l’on réalise son premier soin en solo, le chemin est long et rude. Souvent mal informé, les futurs thanatopracteurs se retrouvent face à des aléas qu’ils n’avaient pas prévu. Ce rapide tour d’horizon permettra déjà une première approche concrète de la formation de thanatopracteur et de ses difficultés.

Allô, j’ai un soin à faire

David Bodenes Du premier contact lors de la prise en charge d’un décès, jusqu’à la fin du rituel funéraire, la transmission des informations s’avère un challenge important pour les professionnels du secteur. Mais avec la multiplicité des interlocuteurs et la masse d’informations collectées ainsi que les attentes plus ou moins exprimées des familles, comment réussir à réaliser une prestation de qualité en optimisant la communication dans les différentes étapes des funérailles. Travaillant dans le milieu des pompes funèbres depuis 2003, David Bodenes a exercé en parallèle les postes d’agent funéraire, conseiller, maître de cérémonies, thanatopracteur, en qualité de salarié et, depuis 2016, il gère sa société de thanatopraxie dans le Finistère. David est formateur au sein de l’AFITT, il enseigne également en Martinique, et participe régulièrement à des rencontres de thanatopracteurs en Europe. Entre la concurrence, la législation, la transmission d’informations, les difficultés de recrutement comment, à l’heure actuelle, le thanatopracteur parvient-il a faire sa place dans le secteur funéraire ?

La taphonomie forensique, ou l’étude des interactions entre le cadavre et son milieu

Ian Gonzalez Alaña La taphonomie (du grec τάφος, « enfouissement », et νόμος, « loi ») peut être définie de manière générale comme « un processus ou une chaîne d’événements qui commence à la mort d’un organisme, et se poursuit par la décomposition, la désarticulation, l’enfouissement, la fossilisation, l’exposition, puis agglomération » (KOCH, 1989). Dans le cas d’un cadavre, si l’on qualifie volontiers la mort comme « la cessation complète et définitive d’un être humain, d’un animal » (Larousse), les processus biologiques qui lui sont liés persistent après la mort de celui-ci. Les changements liés à la décomposition notamment, sont intimement liés au mode de dépôt du cadavre, à son environnement, parmi d’autres facteurs affectant sa transformation. La taphonomie forensique s’est ainsi développée dans le sillage de la taphonomie des sols et des vestiges. En analysant les différents phénomènes survenus dans le lieu de dépôt avant et après l’enfouissement des restes humains, la taphonomie aide à lire les différents processus d’interaction entre la biosphère et la lithosphère, dans l’optique d’arriver à reconstituer les gestes funéraires ou mortuaires en contexte archéologique ou forensique. Ian Gonzalez Alaña Doctorant en archéothanatologie et Protohistoire Université Paul Valéry Montpellier 3 – Laboratoire ASM

Céroplastie, thanatopraxie : fixer le temps

Nathalie Latour Du fait des besoins croissants du monde médical, les gravures illustrant les traités médicaux, les préparations sèches et les collections en fluide sont progressivement supplantées par la cire qui devient le médium idéal pour représenter le corps anatomisé. La longue collaboration entre les artistes, médecins et chirurgiens révèle la capacité de la céroplastie à figer le temps, à pérenniser l’impermanent. Du corps inanimé, cette matière recrée les gammes chromatiques, la profondeur et le velouté des chairs pour restituer le vivant.

Le thanatopracteur, ce héros au regard si doux…

Stanislas Petrosky Il y a encore quelques années, lorsque l’on déclarait être thanatopracteur, l’interlocuteur avait les sourcils en accent circonflexe, et un air plus qu’interrogatif : thanatopracteur, quèsaco ? Personne ou si peu savaient… La mort en elle-même, a toujours été représentée dans l’art, des vanités aux memento mori, nous avons l’habitude de croiser la Camarde dans les expositions. Quelques scènes d’embaumement dans l’art égyptien, cela s’arrêtait pratiquement là. De nos jours le thanato est un héros, un vrai, sans la cape et le slip par-dessus le pantalon, mais quand même… Des séries TV au cinéma, en passant par la BD mais surtout la littérature, voyons voir ce qui engendre tant de créativité autour de cette profession, encore méconnue il y a peu.