Actualités du funéraire

Avoir confiance en soi, en pompes funèbres, c’est simple

Nous avons vu dans notre dernier article pourquoi il était important d’avoir confiance en soi en pompes funèbres. Maintenant, nous allons répondre à la question : comment faire ?

Être à sa place

Vous n’avez pas confiance en vous, vous appréhendez la réception de votre première famille seul, votre premier soin de conservation seul, ou votre premier convoi en public ?

Vous avez le trac. C’est normal. L’angoisse de l’inconnu, le franchissement d’une étape, l’impression que tout le monde vous regarde et va vous juger… Vous êtes d’accord avec ça ? C’est dommage, parce que vous avez presque tout faux.

La bonne chose à vous demander, c’est : pourquoi vous avez peur ? Il n’y a aucune raison. Personne ne va vous juger, c’est déjà fait, en grande partie. Quand à douter de vos capacités, c’est dommage, de douter de quelque chose qu’on a déjà démontré.

Personne ne vous a lancé dans la grand bain à peine sorti des vestiaires, non ? Prenons l’exemple d’un conseiller funéraire : on vous a accueilli dans la société, on vous a briefé sur le travail, on vous a inscrit en formation, on vous a donné des tas et des tas de règles à apprendre, on vous a donné un maître de stage, qui vous a accompagné, vous avez assisté à ses entretient avec les familles, peut-être aussi avec d’autres collègues, puis vous en avez mené vos réceptions sous sa supervision…

Non seulement vous savez ce qu’il y a à faire, mais de plus, vous l’avez déjà fait bon nombre de fois. Et, pendant toute votre formation, vous avez été observé, analysé, guidé. Si, dans une entreprise de pompes funèbres, on vous laisse faire quelque chose d’important seul, c’est que quelqu’un qui connaît bien le métier vous en a jugé capable.

Vous êtes assis à cette place parce que personne n’est venu vous dire « Tu n’es sans doute pas fait pour ce métier, désolé ». Et tous les gens qui vous ont accompagné durant votre parcours l’ont dite souvent. A d’autres, pas à vous.

Si vous recevez votre première famille, que vous faites votre premier soin, ou quoi que ce soit d’autre, votre premier jour, sans formation préalable, ce n’est pas vous qui avez un problème, c’est le fou furieux qui vous a mis là. Mon conseil ? Courez. Vite.

Bref, la seule chose qui peut faire de votre première réception, de votre premier soin, de votre premier convoi, un échec, c’est que vous vous comportiez en sapiens, « qui sait », alors que vous devez être un sapiens sapiens, « qui sait qu’il sait ». Votre formation, c’était le néolithique, il est temps de passer à l’âge du bronze.

Doucement les basses

C’est bon, vous avez compris ? Aucune méthode ne vous aidera à avoir plus confiance en vous, la seule chose que vous devez comprendre, c’est que vous êtes un professionnel. En passant le premier solo. Et n’ayez pas peur de le rater : si vous ratez quelque chose, un ancien pourra le rattraper plus tard, ne vous inquiétez pas de ça, on ne fait pas carrière dans le funéraire sans un solide sens de l’improvisation.

Je vous sent gonflé(e) à bloc. Doucement : n’oubliez pas que vous ne savez rien.

Oui, je sais : je viens de dire l’inverse juste au dessus. Mais il vous manque une chose importante : l’expérience. Il y a plein de choses que vous ne savez pas faire. Gérer une situation difficile, gérer un convoi difficile, gérer une famille difficile, gardez à l’esprit qu’il y a encore dix lignes, vous n’étiez même pas sûr de savoir vous gérer vous…

Ce que la famille doit voir, c’est quelqu’un qui connaît son métier, qui est sérieux, attentif, qui les considère, bref, quelqu’un qui inspire la confiance. Ça va vite. Et dès que la confiance sera établie, dès qu’ils se seront rendus compte qu’ils sont face à quelqu’un qui les prend au sérieux, le fait que vous soyez débutant ne sera plus un problème. Et cela vous ouvre les portes du sésame magique « je ne sais pas ».

A une question spécifique, à un cas complexe, vous pourrez dire tranquillement à la famille « je ne sais pas, je vais poser la question à un collègue qui a plus l’habitude de ce genre de situations ». Magique. Cela veut dire que vous en savez assez pour recevoir la famille, et qu’un cas de pépin, les renforts ne sont pas loin.

Dès lors, il n’y aura plus rien pour vous arrêter sur la voie de la progression, du gain d’expérience, jusqu’au jour où vous n’aurez plus besoin de demander à quiconque. Ce même jour, sans doute, vous aurez oublié à quel point vous ne faisiez pas le malin, au début.

Ça serait bien, quand même, que vous gardiez tout cela dans un coin de votre esprit. Parce qu’un jour, l’ancien à qui un ou une petite jeune terrifiée viendra demander si il est vraiment prêt pour sa première réception de famille, ce sera vous. Vous pourrez alors lui dire que vous savez que oui, et lui expliquer comment vous le savez.

Guillaume Bailly

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