chrysanthèmes

Bilan de la Toussaint 2024 : le calme avant la tempête

La Toussaint, comme chaque année, a mis en avant le funéraire. Et, comme chaque année, nous en tirons un bilan. Un bilan un peu particulier, cette fois-ci néanmoins : plutôt que de parler de ce qu’on a pu voir, nous allons nous concentrer sur ce que vous n’avez pas vu.

Des chrysanthèmes pour le funéraire ?

Comme chaque année, la Toussaint a donné lieu, dans la presse, à une cohorte d’article sur le funéraire, et la tendance du portrait s’est poursuivie. La technique est simple et efficace, elle consiste à faire un article sur une personne en particulier, parler de son quotidien, de ses motivations, de son ressenti, et d’en tirer un portrait en filigrane de la profession.

Et la moisson était bonne. Comme chaque année, les journalistes ont bien choisi leur sujet, et, les interviewés ont bien parlé de leur profession. A moins que les journalistes aient pris des professionnels du funéraire au hasard et que tous soient des gens formidables ? L’hypothèse n’est pas à exclure.

Et, comme chaque année, votre serviteur a été interviewé pour parler de son livre « Mes sincères condoléances » qui est, justement ressorti cette année en version de poche et en version collector, toujours aux éditions de l’Opportun. Pardon ? De l’autopromotion ? Je ne vois pas de quoi vous parlez.

Mais il y a ce que vous n’avez pas (encore) vu.

La première chose a, justement, été une demande d’interview de votre serviteur par un média écologiste. La journaliste souhaitait poser des questions très précises sur les crématoriums, et l’usage du bypass.

Nous partagerons le lien vers l’interview, qui semble très intéressante à travers les questions posées, lorsqu’elle sortira, mais elle m’a inspiré une réflexion : j’espère que personne, aujourd’hui, ne fait l’idiot avec son bypass. Parce que ce que cet échange m’a enseigné, c’est que les riverains sont désormais très, très bien informés et très, très vigilants. Et que, même si il n’y a qu’un crématorium indiscipliné qui ne respecte pas les règles, le funéraire fait partie de ces professions ou tout le monde est éclaboussé par un scandale individuel.

Et en parlant de généralisation… Autres appels à témoins très particuliers, au moins un site d’information et un groupe politique appellent à témoignage sur le coût des pompes funèbres.

Tous les deux émanent de l’extrême gauche. Ceci n’est pas une prise de position politique, c’est un constat factuel : lorsqu’on remonte les connections des entités concernées, on arrive toujours à l’extrême gauche anticapitaliste. Et leur sujet est simple : le funéraire doit (re)devenir un service public comme un autre, gratuit (c’est à dire pris en charge par la société) et égalitaire.

Ce n’est pas nouveau, nous en avons déjà parlé dans ces colonnes, mais ce mouvement s’organise et se structure. Toutes les objections que l’on peut soulever, la liberté des obsèques, les possibilités ouvertes par un secteur privé créatif, les aides d’état qui sont toujours présentes, mais trop méconnues, ne sont pas leur sujet.

Ceci annonce sans doute un mouvement qui peut prendre de l’ampleur, et avoir des conséquences. En tout cas, il s’organise et cherche à s’armer sur les argumentaires. Il semble que dans les prochains mois, le funéraire va devenir un enjeu politique, et nos professions auront besoin d’être défendues.

Guillaume Bailly

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