droit funéraire

Chambre funéraire de Pélussin : retour sur une fermeture controversée

La chambre funéraire de Pélussin, une commune de la Loire, a définitivement fermé ses portes au 1er janvier 2025, faute de repreneur et en raison de la vétusté du bâtiment. Et preuve de l’importance des services funéraires, cette fermeture est devenue une affaire de première importance pour les habitants.

Non renouvellement

Depuis le 1er janvier 2025, la chambre funéraire de Pélussin, située rue Bourchany, a cessé toute activité. Cette fermeture marque la fin d’un service communal longtemps confié, dans le cadre d’une délégation de service public (DSP), à l’opérateur Funecap Sud-Est. Ce dernier assurait l’accueil des familles, la réception des cercueils, l’exploitation et l’entretien des locaux, ainsi que la gestion administrative du service.

Anticipant l’échéance du contrat prévue pour le 31 décembre 2024, la municipalité avait, dès juillet 2024, lancé une nouvelle procédure de mise en concurrence afin d’assurer la continuité du service.

Le conseil municipal avait d’ailleurs voté à l’unanimité l’autorisation donnée au maire pour entamer cette démarche. Malgré ces efforts, une seule candidature a été reçue. Or, cette offre n’a pas été jugée conforme aux exigences minimales fixées par le cahier des charges. La consultation a donc été déclarée infructueuse par la commission d’appel d’offres réunie en octobre.

Ce manque de repreneur a mis la commune face à un choix difficile. À cela s’est ajouté un constat sans appel sur l’état du bâtiment : toiture présentant d’importantes fuites, premier étage et grenier abandonnés depuis plus de trente ans, et travaux à prévoir évalués à plus de 100 000 euros. Dans ce contexte, la municipalité a décidé de mettre fin au service funéraire communal, jugeant que le maintien de cette structure n’était ni financièrement soutenable, ni viable techniquement à court terme.

Le bâtiment a été officiellement désaffecté et déclassé du domaine public au 1er janvier 2025. Il pourrait, à l’avenir, retrouver un usage résidentiel (sans que la commune ait précisé si elle fera appel à un exorciste pour bénir le bâtiment au préalable).

Par ailleurs, la mairie rappelle que le marché des chambres funéraires est concurrentiel, et qu’un opérateur privé pourrait s’implanter localement si la demande le justifie. Des alternatives existent d’ores et déjà dans les communes voisines, notamment à Chavanay.

Clochemerle, le retour ?

Mais cette décision n’a pas manqué de susciter de vives réactions au sein de la population. L’ancien maire, Georges Bonnard, et François Voron, ancien conseiller municipal, ont dénoncé une fermeture « brutale » et un manque de concertation. Avec une pétition réunissant 650 signatures, ils ont exprimé leur attachement à ce service, qu’ils jugent essentiel au respect des traditions et au lien des habitants avec leur commune.

Face à ces critiques, le maire actuel, Michel Dévrieux, a tenu à réagir publiquement. Dans un droit de réponse publié début avril, il réfute l’idée d’une décision précipitée ou arbitraire. Il rappelle que la procédure a été menée en toute transparence, et que la commune a activement recherché une solution viable. Il précise aussi que la situation actuelle découle en partie d’un héritage non résolu : une délibération municipale de 1993 prévoyait une solution provisoire pour cette chambre funéraire, avec une éventuelle démolition après dix ans — projet resté sans suite depuis.

Le maire insiste sur l’engagement de l’équipe municipale à continuer de chercher des alternatives et à garantir un service funéraire de qualité pour les habitants. Il conclut sur une note ouverte : « La maison funéraire est fermée, mais pas enterrée ! »

Une réunion publique est organisée le mardi 8 avril à 19h, en salle du conseil de la mairie, afin d’échanger avec les habitants sur ce sujet sensible et d’apporter des éléments de réponse aux préoccupations exprimées.

Preuve si il en fallait que les services funéraires sont un service essentiel pour les habitants. Et ironique quand on songe que, ailleurs, certaines installations font face à la résistance de la population.

Guillaume Bailly

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *