Cimetières lavande

Cimetière paysagers, différents points de vues, différentes contraintes

Depuis l’interdiction des produits phytosanitaires pour l’entretien des cimetières, la végétation est devenue un problème que bon nombre de communes souhaitent résoudre en l’adoptant. Mais les cimetières paysagers facilitent la tâche en fonction de leur conception.

Paysage et paysager

Les cimetières paysagers ont le vent en poupe, et ce n’est pas un hasard. Depuis l’interdiction des produits phytosanitaires pour l’entretien des cimetières, la végétation est devenue un problème : anarchique, elle donne aux lieux une impression d’abandon et nécessite plus de ressources pour que tout soit impeccable. Ressources dont maint communes ne disposent pas.

Alors, plutôt que de tenter de lutter en vain contre la prolifération, pourquoi ne pas s’en servir ? Les cimetières paysagers sont la solution idéal, sur le papier : végétalisés, il ne choquera personne de voir des pâquerettes pousser dans les allées herbeuses plutôt qu’enter les graviers.

Oui, mais… Si les cimetières paysagers mettent la nature en avant, il y a un écart entre le jardin à la française et le terrain mal entretenu. La commune de Saint Germain La Campagne, dans l’Eure, prévient pour son cimetière en cours de végétalisation : si l’herbe est un peu plus haute, ce n’est pas que le lieu est à l’abandon, juste que les agents préposés à son entretien sont en vacances.

En réalité, végétaliser un cimetière ne réduit pas sa fréquence d’entretien, mais le clarifie : il n’est plus question d’aller tondre un carré de pelouse ici ou là, mais de passer la tondeuse dans toutes les allées.

Alors, quel est le véritable problème ? Il est simple : les cimetières de villes et de villages que l’on végétalise ne sont pas conçus pour ça. On ajoute de la végétation et on lui demande de bien se tenir à sa place. Sauf que les herbes et les fleurs se fichent bien du règlement intérieur : si elles peuvent pousser, elles poussent.

Une autre solution est d’inverser le problème : plutôt que de végétaliser un espace aménagé par l’homme, il est possible d’aménager un espace naturel.

Le cimetière de référence de voter serviteur est celui de Leipzig, en Allemagne. Les Allemands ont fait simple : Ils ont pris un coin de forêt, ont construit un mur d’enceinte autour, puis ont disposé les tombes enter les arbres, où il y avait de la place. L’entretien est très faible : le tapis de feuilles mortes sur la terre battue empêche la végétation de prendre trop vite trop d’espace, reste à tracer des allées qui sont entretenue naturellement par le piétinement des visiteurs et disposer ici ou là quelques bancs, et le tour est joué.

L’entretien du cimetière se déroule deux fois par an, avec un débroussaillage massif. Le reste du temps, l’entretien courant des parterres de fleurs est assuré par très peu de personnels eu égard à la taille du lieu.

C’est un exemple, et il y en a d’autres. Mais s’il n’est ni possible, ni souhaitable, de balayer d’un revers de main nos cimetières actuels, et que leur entretien va rester un problème, il est peut être temps de revoir la conception de ces lieux dès leur création, ou dès l’extension des existants. Repenser le cimetière, mais concrètement, pour une fois.

Guillaume Bailly

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