Thierry Gisserot et Xavier Thoumieux, les deux co-présidents du groupe FUNECAP, l’ont annoncé officiellement : ils vont ouvrir le capital de l’entreprise à l’actionnariat salarié. Une opération profitable de part et d’autres.
FUNECAP, le petit Poucet a bien grandi
2000 salariés, 400 million d’euros de CA, réalisés à travers 650 agences et 50 crématoriums en gestion, 200 funérariums pour la logistique : les chiffres sont énormes et laissent penser que, lorsque FUNECAP revendique désormais le leadership du secteur funéraire, il est tout à fait possible de le penser.
Et l’observateur du secteur ne peut que se dire « pas mal, en 11 ans ». C’est en effet en 2010 que le groupe a été fondé, et son développement, à travers la création et l’achat d’enseignes, Pascal Leclerc, Roc’Eclerc, Rebillon, France Obsèques, la Société des Crématoriums de France, a laissé peu de place à l’hésitation.
Dans une vidéo sur YouTube, Thierry Gisserot et Xavier Thoumieux ont annoncé avoir de grandes ambitions de croissance, dans leur domaine à l’étranger, et à travers de nouvelles activités comme les services funéraires pour animaux de compagnie.
Les deux dirigeants, dans cette intervention, paient leur dette à leurs salariés, en soulignant l’importance de leur engagement dans le développement du groupe, et en leur proposant d’en être partie prenante à travers l’actionnariat salarié. Qu’ils ont déjà mais en place, précisent ils, dans leurs entreprises précédentes.
Les modalités seront présentées en interne aux salariés de FUNECAP. Mais l’opération est astucieuse.
Elle permet en effet une motivation accrue du salarié, en lui adressant une forme de reconnaissance, d’abord, et le sentiment de travailler en partie pour lui-même. L’actionnariat salarié permet de développer l’esprit corporatiste, donc l’investissement personnel, qui est rémunéré par les dividendes et la prise de valeur des actions.
Mais pour l’entreprise, l’opération est également bénéficiable. L’actionnariat salarié permet de céder une partie du capital existent, ou de l’augmenter si elle est faite en levée de fonds, tout en se garantissant une multiplicité de petits portefeuilles qui rendent difficile une opération coordonnée de prédation, l’achat d’actions par une société tierce dans un but de prise de contrôle.
C’est donc, au sens strict du terme, un partenariat gagnant-gagnant. Il y a des contreparties, bien entendu, une certaine rigidité du système pour les reventes futures ou les augmentations de capital éventuelles à venir, mais dans l’ensemble, le bénéfice surpasse le risque.
Une opération, juste après l’annonce de chiffres qui jettera, chez la concurrence, un froid digne du vent qui souffle sur la baie de Baffin.
Guillaume Bailly