VIDÉO. Plusieurs femmes ayant eu recours à un avortement ont retrouvé leurs noms et prénoms inscrits sur des tombes dans un cimetière de la capitale transalpine.
Par Quentin Raverdy, correspondant en Italie
Pour aller au cœur de la polémique qui horrifie ces derniers jours l’Italie, il faut s’éloigner du centre historique de Rome. Direction Prima Porta, dans les confins nord de la capitale italienne. Là où se dresse l’imposant cimetière Flaminio, si vaste que, pour se déplacer à l’intérieur, on privilégie souvent la voiture ou le bus municipal. C’est là que, entouré de pins parasols et de columbariums franchement décatis, se trouve l’objet du scandale : le carré n° 108, un lopin de terre quelconque, où sont alignées un peu maladroitement une centaine de petites croix de fer.
C’est sur l’une d’elles que, la semaine dernière, Marta a découvert avec stupeur son nom inscrit au feutre blanc. « Mais ce n’est pas ma tombe, c’est celle de mon fils », raconte-t-elle dans un long texte publié sur Facebook et depuis largement repris par la presse de la péninsule. Dans ces lignes, la jeune femme explique avoir eu recours à une interruption thérapeutique de grossesse, effectuée il y a plusieurs mois de cela dans l’un des hôpitaux de la ville. À l’époque, interrogée par un employé sur son souhait de « procéder à des funérailles et à l’inhumation » du fœtus, Marta préfère refuser pour des « raisons personnelles ».