La Camarde, la chienne, la salope, la Mort, on croyait l’avoir oubliée, mise de côté, reléguée au placard… Médecine de pointe, greffes cardiaques, transferts d’organes, le chiffre des centenaires en France se multipliant, la noiraude ne faisait plus partie de nos horizons chimériques, du moins le croyions-nous. Patatras, pour cause d’une pandémie née en Chine et qui s’est répandue à toute allure (et d’abrutis débiles et asociaux hélas, qui défilent dans notre pays comme des veaux de foire, refusant la vaccination), la voila qui au coin d’une mauvaise toux resurgit, embusquée et prête à nous faucher.
Un événement, un fait-divers tout d’abord, et qui très rapidement fait histoire, un jalon qui marquera à jamais notre temps et qui survivra dans toutes les mémoires. Que ne dira-t-on de ces cinquante années passées1, de notre morgue oublieuse, et de cet esprit vide de sens et ineptement individualiste à en crever qui s’inscrit dans nos pratiques dites modernes à communiquer, la belle affaire ! Comment sera jugée notre société pétrie d’égoïsmes coupables!
Voila des opportunités de peur dont s’emparent des agitateurs de tout poil aux idées nauséabondes. « Liberté, Liberté…! » crient les imbéciles qui refusent de se faire vacciner, dénaturant ainsi cette lumineuse valeur au fronton de notre République. Vous savez ce que disait Daladieren septembre 1938 revenant du Bourget après avoir rencontré Hitler: « Ah, les cons !« . C’est un peu la même chose.
Il en faut du temps et des générations pour que notre corpus mental change, précisons car cela est indispensable : pour que nos peurs ataviques, reptiliennes, totémiques ou religieuses s’estompent, tandis que fleurissent comme pâquerettes au printemps tous les gourous et petits maîtres à penser en leurs chapelles closes. Un sujet qui ne peut se résumer en une phrase ou une formule bien entendu et qu’il pourrait être opportun d’approfondir ultérieurement. Nous y reviendrons donc.
La plus sublime réaction face à la mort, n’est ce point donc l’art, la beauté, cette spiritualité toute humaine, ce défi à exister qui nous élève au firmament de notre condition fragile, et fait de chacun de nous l’égal des dieux ! « Vive la vie ! »dit on dans une vieille langue d’esprit et de mémoire, pour souhaiter verre en main la santé.