L’expérimentation de la terramation a commencé en France, avec pour objectif de proposer à terme une alternative à l’inhumation et à la crémation. Néanmoins, comme souvent avec les gros changements, il ne va pas falloir être pressé.
La terramation demain chez vous
La terramation, également appelée compostage humain, est une alternative écologique aux méthodes funéraires traditionnelles telles que l’inhumation et la crémation. Ce procédé vise à transformer le corps du défunt en humus fertile, méthode supposée réduire l’empreinte carbone associée aux pratiques funéraires conventionnelles.
Ça consiste à placer le corps sur un lit de matières organiques, comme des copeaux de bois et des feuilles, puis à le recouvrir de ces mêmes matériaux. Grâce à l’action des micro-organismes, le corps se décompose naturellement en quelques mois, produisant un compost riche en nutriments. Ce processus imite le cycle naturel de décomposition, tout en étant contrôlé.
En avril 2024, la France a lancé le projet F-Compost, une initiative de recherche visant à étudier la faisabilité de la terramation sur le territoire national. Ce projet est porté par le CNRS, en collaboration avec les universités de Lille et de Bordeaux, ainsi que l’association Humo Sapiens, qui milite depuis 2021 pour des pratiques funéraires régénératives. Des experts en anthropologie mortuaire, biologie et archéologie participent également au projet.
Les premières expérimentations se concentrent sur de petits animaux, en raison des restrictions légales concernant l’inhumation d’animaux de plus de 40 kg en milieu naturel. L’objectif est de recueillir le plus de données possibles, et de développer des protocoles techniques fiables pour la terramation, en vue de son éventuelle légalisation en France.
La terramation est déjà légale dans plusieurs États américains, où elle est perçue comme une alternative écologique aux méthodes funéraires traditionnelles. En France, l’intérêt pour cette pratique est croissant. Selon un sondage de 2022, 73 % des Français sont favorables à des options funéraires écologiques, et 46 % se disent prêts à recourir à la terramation.
Les méthodes funéraires actuelles ont un impact environnemental significatif. L’inhumation et la crémation génèrent respectivement environ 833 kg et 233 kg de CO₂ par cérémonie. La terramation pourrait réduire cette empreinte carbone, tout en évitant la pollution des sols et de l’air. Ceci, les données collectées pourront le confirmer… Ou l’infirmer.
Une fois cette étude conduite, elle devra ensuite être transmise au législateur, qui devra décider s’il l’accepte, et, dans ce cas, changer la législation funéraire. Autant dire que ce n’est pas pour tout de suite. Mais il convient de signaler ce projet, qui reste extrêmement intéressant.
Guillaume Bailly
Bonjour,
J’entends de plus en plus parler de ce concept de terramation mais j’avoue ne pas y adhérer. J’entends bien la cause écologique, indéniable, car effectivement chaque cérémonie funéraire dépense des kg de carbone mais de ce point de vue là je penserai plus a une compensation de l’empreinte carbone par planté un arbre a la place de monuments en pierre qui compensera durablement le poids en carbone des funérailles.
J’ai du mal a imaginer pour le travail de deuil des familles et par simple respect de l’intégrité physique d’un défunt de le laisser se décomposer pendant des mois sous la surveillance de quelqu’un qui sûrement ensuite devra encore remanipuler les os restants… Laissons les défunts tranquilles… Ensuite ou cela se fera t il ? Pas en plein air… Donc sûrement dans de nouveaux lieux a créer avec de nouvelles mesures sanitaires etc etc… Ensuite quid du dépotage ? Car imaginons une cérémonie a l’extérieur pour réaliser une terramation il faudra forcément dépoter… Et dans certains cas faire sauter des scellés… Et si tout ça est accepté on ouvrirait forcément la voie a des inhumations ou des crémations sans cercueils…
Beaucoup d’études pour au final je pense peu de gains…