supermarché No Frills, à Council Bluffs, dans l'Iowa

La triste histoire de Larry Ely

Image source nonpareilonline.com (us)

Dans la série des histoires d’été, découvrez aujourd’hui une mystérieuse histoire de disparition dans une épicerie, résolue dix ans plus tard de la façon la plus surprenante. On peut même dire que la solution à ce mystère a jeté un froid.

La disparition

Le 28 novembre 2009, en pleine tempête de neige, Larry Ely Murillo-Moncada quitta le domicile de ses parents dans l’Iowa, après une terrible dispute, pieds nus et sans ses clefs.

Il faut dire que le jeune homme était suivi pour d’importants problèmes psychologiques. Il souffrait d’hallucinations qui lui enjoignait de faire des choses irrationnelles. Sa mère déclara aux policiers que, ce jour là, il était obsédé par le sucre, les voix lui commandant d’en absorber immédiatement de grandes quantités.

La police, saisissant immédiatement la gravité de la situation, lança des recherches importantes. Ils patrouillèrent dans les rues alentours, se rendirent dans les centres d’accueil social, les hôpitaux, et, surtout, au supermarché où l’homme de 25 ans travaillait, et où on pouvait, logiquement, trouver de grande quantités de sucre. Mais, là, personne ne l’avait vu.

L’enquête fut confiée au sergent Brandon Danielson, qui la mena avec compétence et frustration. C’est simple, il neigeait, il faisait froid, et, dans la rue, le peu de témoins potentiels qui circulaient n’avait pas aperçu Larry, qui n’avait été vu dans aucun des endroits où il pouvait matériellement se rendre, fut-ce le plus improbable.

Le temps passa, et la vie continua.

Un coup de froid

En 2019, le supermarché No Frills, à Council Bluffs, dans l’Iowa, décida d’effectuer des travaux importants. Pas mal de matériel était obsolète, et la direction avait décidé de remplacer les cellules réfrigérées pour du matériel plus économique.

Une entreprise vint donc démonter le matériel en place. Et, notamment, d’immenses armoires réfrigérées situées dans la réserve. Lesdites armoires furent donc vidées, éteintes, et le démontage commença. Deux ouvriers enlevaient les uns après les autres les réfrigérateurs en sifflotant et discutant paisiblement.

Ils plaisantaient entre autres sur le fait qu’ils allaient peut être tomber sur des choses étranges. Il y avait, entre le mobilier réfrigéré et le mur, un espace de quarante cinq centimètres, derrière lesquels des trucs, machins et bidules avaient pu tomber pendant des années. Il y avait de fortes possibilité qu’ils fassent des trouvailles.

Mais un squelette humain, ça, ils ne s’y attendaient pas. La police, appelée, ne put que constater la présence d’un être humain en état de décomposition tellement avancé que ladite décomposition était depuis longtemps terminée. Le corps fut transféré à l’institut médico-légal.

L’identification pris six mois. 180 jours pour déterminer ce que le lecteur futé que vous êtes avait deviné depuis longtemps, à savoir que le corps était celui de Larry Ely Murillo-Moncada.

Il s’avéra que Larry s‘était effectivement rendu dans le supermarché où il travaillait, s’était emparé de sucreries, et était ensuite monté se réfugier au dessus des frigos. Alors, ça peut paraître surprenant, mais les employés du supermarché allaient régulièrement y prendre des « pauses non officielles », parce que la cachette était excellente.

Larry se réfugia donc sur le toit du réfrigérateur, pour des raisons inconnues, chuta derrière l’armoire, et se retrouva là, coincé entre le mur et l’appareil. Dans une mauvaise position, et de toute façon pas assez fort physiquement pour déplacer tout un mur de frigos, il ne put pas s’en extraire. Sans doute appela-t-il à l’aide, mais ses cris étaient étouffés par la masse qui le retenait prisonnier, et le bruit du moteur couvrit ses cris de plus faibles. Rappelons-le, il n’était pas en grande forme physique.

Et l’odeur ? Et bien, derrière le mur se trouvait un système de ventilation destiné à refroidir les réfrigérateurs qui joua magnifiquement son rôle, et les quelques effluves qui subsistèrent laissèrent à penser aux employés qu’un truc était tombé derrière le frigo et pourrissait. Personne ne fit le lien, parce que d’une part la police cherchait Larry ailleurs, et d’autre part, la chose leur apparaissait tellement extraordinaire qu’elle n’atteignait pas leur imagination.

L’examen médico légal détermina l’absence de tout traumatisme, et conclut que la mort de Larry Ely Murillo-Moncada était, avec une totale certitude, accidentelle. Elle fut certainement atroce, et, en tout cas, unique dans les annales.

La rédaction de Funéraire Actualités tient à présenter ses excuses par avance aux lecteurs claustrophobes pour les cauchemars qu’ils pourraient faire la nuit prochaine.

Guillaume Bailly

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