Le fond de pension Ontario Teachers, actionnaire majoritaire du groupe OGF, a décidé de déblioquer 150 millions d’euros pour renflouer le dette senior du groupe. Explications.
Renflouement d’OGF
La nouvelle est tombée en juillet : Ontario Teachers injecte 150 millions d’euros pour compenser la dette senior du groupe OGF. Une opération très instructive.
Le groupe Ontario Teachers, fond de pension canadien destiné aux enseignants (d’où son nom) détient 74 % des parts d’OGF, leader (contesté) du funéraire français. Les autres investisseurs sont Pamplona Capital (20%) et les 6 % restants sont détenus par les cadres.
La dette senior est une forme privilégiée de dette qui offre un remboursement prioritaire en cas de cessation de paiement ou de faillite, nous apprend la définition. Est-ce alarmant ? Les PFG – Roblot – Borniol sont ils au bord de la cessation de paiement ? Pas du tout.
Dans l’immense majorité des cas, la dette senior est une dette financière auprès d’établissements bancaires. Elle est donc prioritaire, mais aussi associé à un certain nombre de garanties. Et, globalement, c’est celle qui est pris en compte majoritairement par les banques pour déterminer le taux d’endettement d’une entreprise qui souhaiterait emprunter.
Aux dernières nouvelles, le groupe OGF n’est pas en faillite. Et, au contraire, cette injection massive de fonds de la part d’Ontario Teachers signifierait plutôt que les canadiens ont suffisamment confiance sur la pérennité de l’entreprise.
Pourquoi alors rembourser si rapidement la dette senior ? Déjà, pourquoi cette dette ? Le groupe OGF a mené, ces dernières années, un certain nombre d’investissements : mises aux normes de certains équipements, rénovation d’une partie de son parc immobilier, les dépenses ont été nombreuses.
Cette injection de capitaux est plutôt bon signe, donc. Au delà de démontrer que Ontario Teachers estime rentable d’investir de l’argent dans le groupe, elle va donner également une plus grande stabilité financière à OGF, et lui permettre, si besoin, d’emprunter moins cher. Souvent, en effet, plus la dette est lourde, plus les taux d’intérêts sont élevés.
Certes, l’injection massive de capitaux peut être vu comme un signe de faiblesse financière. Mais Ontario Teachers est un fond de pension : s’ils pensaient qu’une société était vérolée, il s’en débarrasseraient plutôt que d’y injecter 150 millions. La confiance est donc là.
Reste, après avoir stabilisé la santé financière de l’entreprise, à peut-être stabiliser sa santé sociale. La fidélité et la sérénité du personnel sont en effet des éléments cruciaux si OGF veut retrouver et assurer sa place de leader incontesté du funéraire français. En tout cas, les prochains mois vont être intéressants à scruter.
Guillaume Bailly
Une vente de la part d’OTTP peut elle être envisagée à moyen terme ?