C’est une histoire assez extraordinaire qui est arrivée l’autre jour, et qui pose les bonnes questions. Mais comme votre serviteur a le sens des priorités, nous verrons les questions la prochaine fois. Votre Uber est arrivé.
Passagère laconique
Un moche jour, la maman d’une dame décède, à l’âge vénérable de 93 ans. Certes, la mort d’un proche est toujours un moment difficile, mais, jusque là, il n’y a pas de quoi émouvoir outre mesure la lectrice ou le lecteur de Funéraire Actualités, dont ces faits sont le quotidien.
Mais ce n’est pas là que réside le problème. L’infortunée décède en Normandie. Encore une fois, ce n’est pas là que réside le motif d’étonnement. Certes les normands ont de belles pommes dont ils tirent un cidre excellent, du Camembert qui pourrait régner en maître sur les délices fromagers si le Comté n’existait pas, mais tout cela ne leur garantit absolument pas l’immortalité.
Incontestablement, la Normandie est une belle région où mourir.
Mais la file de la défunte compte visiblement l’inhumer à Paris, pour des raisons qui ne sont pas précisées et qui n’ont sans doute pas d’importance dans le récit qui suit. Donc, après que le médecin aie constaté le décès, elle appelle les pompes funèbres et… Non, pas du tout. Elle ne prévient personne, sauf, selon certains articles de presse, son fils, nettoie la maison et charge le corps de sa maman sur le siège passager de sa propre voiture, littéralement à la place du mort.
Puis elle rejoint Paris. Arrivée sur place, elle téléphone à la police pour expliquer que sa mère est décédée et qu’elle a procédé au transport elle-même. La raison ? Les pompes funèbres, ça coûte une blinde.
Résultat des courses, la fille de la défunte a été entendue, de même que son fils, comme témoins, le corps de la maman a été transportée à l’Institut Médico Légal, et la résidence secondaire où a eu lieu le décès placée sous scellés.
Légalement, cette femme a commis deux erreurs : ne pas signaler le décès à un médecin sur place, afin qu’il puisse venir établir le certificat, et en pas transporter ensuite la défunte dans un véhicule homologué après avoir établi la paperasse. D’accord, ça fait trois erreurs.
Et votre serviteur, peut-être un génie du crime qui s’ignore, se pose une question : pourquoi diable avoir prévenu la police, alors qu’il aurait suffit de prévenir le médecin une fois rendu à destination, en lui expliquant que le décès était survenu sur place, ni vu, ni connu ?
C’est curieux, et on n’aura peut être jamais la réponse.
Mais le sujet n’est pas là. Le sujet, c’est le mobile, à savoir le coût. Et ce sujet est assez important pour avoir son propre article, d’autant que certains s’en sont saisis et proposent des solutions qui, comment dire ? Pourraient bouleverser totalement notre conception du funéraire. Ah, et vous mettre toutes et tous au chômage, aussi. Rendez-vous jeudi pour en parler.
Guillaume Bailly
Commentaire “Le TSC clandestin”