Charognard

« Les charognards », la tempête qui vient

La Toussaint 2025 va être placée sous le signe d’un livre : « Les Charognards », une enquête « sur le business de la mort », qui vise Funecap et OGF. Nous liront ce livre, mais dores et déjà, il convient de remettre quelques pendules à l’heure.

 « Charognard ! » Enchanté, moi c’est Guillaume

Nous n’allons pas parler, dans cet article, du livre « Les Charognards » qui va paraître dans deux jours à la date où cet article est écrit, tout simplement parce que nous n’avons pas été considérés comme des médias à qui il serait intéressant de l’envoyer. Mais votre serviteur se chargera, dès sa sortie, de le lire pour vous et d’en faire une chronique complète et honnête. On peut néanmoins dire, au vu du titre, que la nuance ne sera peut être pas son point fort.

En revanche, il est bon, dès maintenant, de faire une mise au point sur certaines réactions que l’on peut voir ici et là, et à quel point ces réactions sont d’énormes erreurs.

En effet, le constat est que, à l’annonce de la parution du livre, les pompes funèbres indépendantes s’en sont données à cœur joie contre les deux mastodontes. Et honnêtement, je peux le comprendre : c’est vrai que, quand on ouvre à grande peine sa deuxième ou sa troisième agence, voir débarquer un groupe financier énorme qui se met à acheter vos concurrents, et faire de la publicité sur des panneaux géants, ça agace, c’est un euphémisme.

Mais…  Il faut absolument vous parler d’un informaticien appelé Brandolini. Un informaticien ? Oui.

En 2013, Alberto Brandolini formule une théorie appelée « Loi de Brandolini ». Cette loi énonce que « la quantité d’énergie nécessaire pour réfuter des sottises est supérieure d’un ordre de grandeur à celle nécessaire pour les produire » . Autrement dit, il est beaucoup plus facile de propager une fausse information (en quelques mots ou secondes) que de démonter point par point sa fausseté, ce qui exige du temps, des preuves et des explications précises.

Il est vrai que dans le cas de ce livre, il n’est pas question de bullshit : à aucun moment nous accusons les auteurs d’avoir inventé. Le bullshit va venir d’ailleurs, à savoir des amalgames.

Parce que le livre va être « de niche ». Même si il se vend bien, il va être acheté par très peu de personnes, appartenant à des catégories précises : professionnels du funéraire ou personnes ayant des liens avec l’industrie du funéraire, que ce soit pro-activement ou de manière critique, et ça, nous allons y revenir un peu plus loin.

Certains pourront observer que, en 2014, j’ai fait un best-seller avec un livre sur les pompes funèbres, « Mes sincères condoléances ». Oui, mais moi, j’avais deux mots magiques : « anecdotes » et « humour ». Rien de ça dans « les charognards ».

Madame ou Monsieur Chombier ne va pas lire le livre. Ils vont lire les articles qui lui sont consacrés, et qui sont concis par définition. Et qui seront nombreux : il y a déjà eu une pleine page dans « Le Parisien », l’offensive commerciale est menée à plein. Les Chombiers sont incapables de distinguer une pompe funèbre OGF d’une pompe funèbre FUNECAP d’un baril de lessive ordinaire ou de votre pompe funèbre familiale et indépendante. Et ils s’en fichent. Pour eux, les pompes funèbres, c’est comme les politiciens, « tous pourris », les assureurs « tous voleurs » etc…

Madame et Monsieur Chombier vont se dire qu’il n’y a pas de raisons que ce qui est dénoncé dans le livre ne se passe pas ailleurs. En d’autres termes, ce que Funecap et OGF vont prendre sur le coin de la figure, vous allez le prendre aussi, avec presque la même violence. Vous pensez qu’expliquer suffira ? Oui, sauf que, Brandolini l’a démontré : vous mettrez deux fois plus de temps à expliquer aux gens ce qu’il en est qu’ils n’en ont mis à lire les articles. Pour chaque personne. Il va y en avoir des millions.

Et, surtout, l’article du Parisien en est très symbolique dans son encadré sur « la sécurité sociale de la mort », le livre va être brandi par des gens très organisés qui militent pour le retour du monopole. Nous simplifions ici parce que nous y reviendrons dans un prochain article. Un projet de loi porté par la LFI est d’ailleurs déposé à l’Assemblée Nationale.

Bref, vous vous réjouissez de ce qui va tomber sur le coin de la figure de Funecap et d’OGF ? Vous avez tort, déjà parce que c’est un peu injuste, et ensuite parce que les balles perdues seront toutes pour vous.

Et ça va tirer en rafales.

Guillaume Bailly

Commentaire “« Les charognards », la tempête qui vient”

  1. La voix d’une pompes funèbres indépendante qui refuse de se taire.
    Il faut redonner au métier la dignité qu’il mérite, gangrené par des traditions, des silences et des magouilles.
    Ce livre, c’est un cri du cœur.
    Celui de ceux qui font ce métier par conviction, pas par opportunisme.
    Un regard franc sur un métier où l’humanité côtoie le silence, où la vérité dérange, mais où la dignité reste essentielle.
    Un témoignage unique, écrit par un opérateur funéraire anonyme.

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