Novembre est traditionnellement le Mois Sans Tabac. Un évènement qui voudrait inciter les français à arrêter la cigarette, première cause de mortalité évitable dans le pays. Et, sous un titre un tantinet provocateur, c’est un évènement que l’on ne peut que soutenir.
Grillé par la cibiche
Novembre, c’est le Mois Sans Tabac. Les acteurs du domaine, Santé Publique France en tête, mettent en avant des défis et des challenges pour inciter les 31,8 % de français qui fument à réduire voire cesser leur consommation.
Alors, inutile de rappeler à quel point le tabac est mauvais, il y a suffisamment de communication à ce sujet. Ici, il va plutôt être question de quelques décryptages qui aident à comprendre les données.
Les chiffres sont connus : 31,8 % des français fument, on l’a dit, un fumeur sur deux va mourir du tabagisme, qui cause 75 000 morts par an en France, et le tabac est la première cause de mortalité évitable du pays.
D’ailleurs, le tabac est la première cause de mortalité évitable dans la plupart des pays du monde, sauf aux USA, où il a été détrôné par l’obésité, ce qui pourrait arriver en France dans les cinq à dix ans, avec l’aide de la pensée magique, body positive et « lutte contre la grossophobie » en tête. Ce qui ne veut pas dire que le nombre de morts liés au tabac a diminué, attention ! Ça veut dire que l’obésité est encore pire, c’est différent.
Donc, 15 millions de français fument, dont 12 millions quotidiennement. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que trois millions de français fument une clope de temps en temps, ou juste en soirée, « oh ça va, j’arrête quand je veux » ? Non.
Il existe une règle chez pour les fumeurs occasionnels, qui est empirique et vérifiée : c’est soit plus, soit rien. Quelqu’un qui consomme occasionnellement des cigarettes est en danger de plonger dans une consommation régulière, à moins de perdre cette habitude. Il suffit d’un évènement, comme un décès, par exemple, pour se dire que ces cigarettes qui paraissent si agréables pour se détendre pourraient être d’une quelconque aide. Un mirage, évidemment.
Également, lorsqu’on dit que un fumeur sur deux va mourir du tabac, ça ne veut pas dire que l’autre fumeur sur deux ira bien. Un fumeur sur deux va effectivement déclencher une maladie qui va provoquer un décès largement prématuré (cancer, maladie cardio vasculaire, etc. La liste est longue), mais globalement, le tabac réduit l’espérance de vie moyenne de tous ses consommateurs. Et leur qualité de vie.
Parce que vous pouvez avoir une vie longue et apparemment en bonne santé en étant fumeur. Bon, d’accord, vous galérez financièrement à la fin du mois, mais c’est tout le monde, salaire trop bas, inflation… Pas le prix du paquet. Ce qui est rigolo, et que tous les professionnels du sevrage constatent, c’est que l’arrêt du tabac est perçu comme une économie qui va permettre d’adoucir une situation financière tendue, mais jamais comme une cause de cette tension. Et pourtant…
Et puis, le tabac a des effets sur l’organisme. Vieillissement prématuré de la peau et des cellules, problèmes dentaires, problèmes d’érection chez l’homme… Du coup, oui, vous pouvez fumer et avoir une vie longue, mais très malheureuse.
Ce que l’on entend souvent, quand ont dit à un fumeur que c’est mortel, c’est « ben de toute façon, on va tous mourir, alors ça ou autre chose… ». C’est vrai. Sauf qu’il y a une différence pour les proches, par exemple. Un enfant ne réagira pas pareil à 60 ans, en voyant un parent âgé de 85 ans s’éteindre paisiblement au terme d’une vie bien remplie, que, disons, à 12 ans après des années de souffrances, d’hospitalisations, de dégradation physique, et de tout ce que cela implique pour la vie de la famille.
Du coup, cet article est devenu, malgré lui, un pamphlet contre le tabac. C’est inévitable, je suppose. En attendant, il convient de retenir que les pompes funèbres n’ont pas besoin du tabac pour travailler. Et moins de morts jeunes, ce sont moins de familles brisées, c’est meilleur pour le moral au quotidien.
Note : Si vous voulez arrêter de fumer, le Vaping Post, où votre serviteur officie également, peut vous dispenser quelques conseils, tout comme votre médecin. Faites confiance aux professionnels.
Guillaume Bailly