Obsèques, qui paie, et pourquoi payer ?

Qui doit payer les obsèques , Comment cela se passe-t-il en cas de désaccord dans la famille ? Est-ce si important que cela de se faire payer ? Autant de questions soulevées par une demande sur un réseau social. L’occasion de faire le point.

Un enterrement et l’addition !

La question est posée sur les réseaux sociaux, dans un groupe spécialisé : une famille de huit enfants vient pour organiser les obsèques de leur maman, récemment décédée, cinq veulent bien payer, trois ne le veulent pas, que faire ? Et inutile de commenter ici les personnes qui ne veulent pas payer les obsèques de leur maman, on n’a pas le contexte.

Et une réponse, un peu trop franche peut-être, où la personne explique, après avoir rappelé la législation, que tant qu’on est payé, c’est l’essentiel, le reste on s’en fiche, suscite la réaction d’une autre personne qui lui suggère de changer de métier si elle ne fait cela que pour l’argent.

Et, bien entendu, tout le monde a raison, et tout le monde a tort, un peu comme une émission de Jacques Martin écrite par un physicien quantique.

La réponse, bien entendu, est simple : conformément à la loi, les règles qui régissent le commerce, même pas besoin de droit funéraire, celui qui signe le devis et le bon de commande, c’est celui qui s’engage à payer. Libre à lui, ensuite, de s’arranger avec ses frères et sœurs, la pompe funèbre délivrant un reçu à chaque paiement qu’elle perçoit.

MAIS le conseiller funéraire n’est pas qu’un vendeur de cercueil, ni un loueur de corbillard, il a aussi un devoir de conseil. Il doit savoir qu’un membre de la famille qui avance les frais d’obsèques peut ensuite se faire rembourser par le notaire lors de la succession. Il doit donc délivrer l’information à la famille. Ce qui ne lui coûte rien, au passage.

C’est justement, en délivrant les informations utiles à la famille qui vont au-delà de la sphère qui le concernent directement, que le conseiller funéraire s’élève au-delà de la sphère du « simple » vendeur de cercueil et devient un interlocuteur de confiance de la famille, ce qui semble un tantinet essentiel, vu qu’ils vont lui confier le corps d’une personne qu’ils aiment particulièrement (en principe).

Quand à la personne qui reproche de ne faire ce métier que pour l’argent, oui, et c’est normal, et non, c’est faux. Honnêtement, si vous faites ce métier pour l’argent, mon meilleur conseil, c’est d’en faire un autre. Certains gagnent très, très bien leur vie, mais ils sont très, très bons dans leur métier, ce qui nécessite des sacrifices qui vont au-delà rester assis à son bureau de 9H à 17H à vendre des cercueils.

Et, accessoirement, le conseiller a pour tâche de faire renter de l’argent qui servira à des choses comme : le payer, payer le Maître de Cérémonies, les porteurs, voir le thanatopracteur, les marbriers, les fossoyeurs, et j’en passe, tous ces gens indispensables  la réalisation d’une cérémonie, et qui vont pouvoir jouir de cette montagne de pognon en faisant des choses comme vivre et nourrir leur famille.

Bref, le métier du conseiller funéraire est de se faire payer, et d’éclairer la famille sur les moyens de payer le convoi. Plus précisément, celui qui signe, et il doit il faire en connaissance de cause.

Guillaume Bailly