La baisse de TVA sur les prestations funéraires est un vieux serpent de mer, qui ne sera jamais attrapé. Quoi qu’on en dise, quoi qu’on y fasse, elle n’aura pas lieu, et ce n’est absolument pas la faute, justement, au funéraire. Bon appétit.
Plat du jour
Encore réclamée par certains, la baisse de la TVA sur les prestations funéraire serait plus que jamais d’actualités pour aider les familles face à l’inflation. Mourir coûtait cher, cela coûte encore plus cher, et l’état continue de se mettre un bon pourcentage dans la poche. Et il continuera encore longtemps. Vous direz merci aux restaurateurs.
La baisse de la TVA avait été demandée par les restaurateurs et négociée auprès de l’Europe par le Président Chirac, aux prix de nombreuses concessions aux exigences allemandes en termes de contreparties, pour permettre à la profession de baisser ses prix et en même temps d’augmenter les salaires.
Les prix avaient en effet baissé… Sur la bouteille de Coca Cola servie en terrasse. Ce n’est as une plaisanterie, et, si vous faites des recherches sur les articles de journaux sortis à cette époque, vous constaterez que les restaurateurs ne baissaient les prix que sur un ou deux produits, en moyenne.
Quand à l’augmentation des salaires, la restauration est aujourd’hui une des professions qui a le plus de mal à recruter, parce que les horaires difficiles sont récompensés par une rétribution qui n’est pas à la hauteur, et c’est un euphémisme.
D’ailleurs, le secteur de la restauration est le secteur qui emploie le plus d’immigrés clandestins. C’est logique : quand votre salarié n’a pas de papiers et qu’il pense pouvoir être reconduit à la frontière sur un simple coup de fil de votre part, il ne va pas râler parce que vous ne lui payez pas ses heures sup’. Alors que les sondages indiquent un retournement de l’opinion, désormais majoritairement opposée à l’immigration, celle-ci permet de faire tourner les restaurants que les français aiment bien.
Et au milieu, il y a le politique, qui est censé gérer tout cela. On dira le mal que l’on voudra, souvent à raison, de la classe politique, il faut leur concéder que leur travail consiste parfois à gérer des problèmes insolubles.
Mais tout cela laisse ouverte une grande question : où est passé l’argent ? Pas en réductions de prix pour les consommateurs. Pas en salaire pour les employés de la restauration. En marge pour les restaurateurs ? A priori, vu le nombre d’établissements qui mettent la clef sous la porte, non plus.
Il y a sûrement une réponse, mais en attendant, le constat, c’est que des milliards d’euros semblent avoir disparu dans la nature sans que personne n’en aie profité. Enfin, en France. Parce que les concessions faites à l’Allemagne en échange, elles, sont bien réelles.
Donc, lorsque les pompes funèbres demandent la baisse de la TVA pour rendre leurs tarifs plus attractifs, les politiques font la sourde oreille. Et vous comprenez pourquoi il est inutile de crier fort : il n’y a pire sourd que celui qui n’a pas intérêt à entendre.
Guillaume Bailly