Mercedes Corbillard Pilato

Comment faire le contrôle des véhicules funéraires avant et après mise en bière ?

Le contrôle technique des véhicules funéraires est un point essentiel pour la conformité et l’habilitation des entreprises. Avec un avantage pour elles : grâce à lui, la durée de vie des équipements, mieux entretenus, a été prolongée. A condition de bien s’y préparer. On vous dit tout.

Avant et après mise en bière

On distingue deux catégories de véhicules funéraires, selon qu’ils sont destinés à transporter un défunt avant ou après mise en bière. Le premier cas est celui qui présente le plus d’exigence, mais le second n’est pas non plus à négliger et quelques petites erreurs peuvent coûter cher.

Le véhicule, quel que soit son type, est contrôlé tous les trois ans. Un contrôle anticipé peut être exigible en cas d’évènement particulier, comme par exemple une revente. Il doit également avoir été réalisé moins de six mois avant le renouvellement de l’habilitation. Évidemment, toute modification du caisson en entraîne un nouveau, qu’il s’agisse d’une réparation, d’un remplacement ou d’une modification apportée. Enfin, un préfet peut être en droit d’exiger un contrôle en dehors de la période des trois ans ou la survenue d’un des évènements cités.

Le contrôle technique ne sert pas uniquement à obtenir ou renouveler son habilitation funéraire : à tout moment, des contrôles inopinés peuvent être faits par les autorités sanitaires, ou la preuve de conformité au contrôle peut être demandé par les forces de l’ordre lors d’un contrôle routier.

Après mise en bière

Commençons tout d’abord par le plus simple : les véhicules de transport après mise en bière.

Le contrôle technique des corbillards destinés uniquement au transport de cercueil est plus « simple » que celui d’un véhicule muni d’une cellule réfrigérée, mais il n’en reste pas moins important et comporte des points précis sur lesquels il est impossible de transiger.

Ainsi, le contrôleur s’assurera que le caisson est muni d’un système de guidage et d’amortissement des chocs pour le cercueil.

Le caisson doit être muni d’un système de verrouillage qui permet de bloquer le cercueil durant le transport. Il s’agit souvent d’une pièce mobile, qui s’enlève et se remet : attention à ne pas la perdre, ou à la remplacer immédiatement si elle est égarée ou détériorée.

Pour faire simple : le cercueil ne doit pas subir de chocs ou d’impacts durant son chargement, son déchargement et le trajet.

La porte du caisson, ensuite : elle doit être munie d’un dispositif fonctionnel qui permet de la bloquer en position ouverte pendant le chargement et le déchargement du cercueil.

Avant mise en bière, calculs savants…

Le contrôle d’un véhicule de transport de corps avant mise en bière présente une particularité supplémentaire : la présence d’un système de refroidissement.

La première partie est identique à celui d’un véhicule de transport de corps après mise en bière : système de guidage de la civière, amortissement des chocs, verrouillage, blocage de la porte seront examinés, et l’absence ou le dysfonctionnement d’un de ces systèmes est disqualifiant.

Mais le poste spécifique du transport avant mise en bière ou TSC (Transport Sans Cercueil) est la cellule réfrigérée. Ces cellules ont une spécificité : elles se dégradent avec le temps, perdant de leur efficacité.

La première chose que va vérifier le contrôleur est… Que la cellule est bien la bonne. Pour cela, il existe un moyen infaillible, le numéro de série qui figure sur l’appareil et qui est également précisé dans le certificat de conformité du véhicule délivré au moment de sa mise en service.

La dégradation du caisson est très poétiquement baptisée « coefficient global de transmission thermique des caissons isothermes ». Il augmente de 10 % tous les trois ans, ce qui permet de déterminer l’année où l’appareil devra être remplacé. Le coefficient se calcule de la façon suivante : 1,1 puissance (n/3) à l’année n. Ce qui donnerait 1.1/1.21/1.33/1.46/1.61 au bout de 3, 6, 9, 12, 15 ans.

C’est un exemple :  le coefficient de départ peut varier, selon la performance et la qualité du matériel.

Pilato

… Et examens approfondis

Mais la résolution de ces équations et la vérification du caisson ne sont pas les seuls points sur lesquels le contrôleur va se pencher.

Il va examiner la propreté du caisson. Un caisson sale et mal entretenu peut en effet être source d’infection bactérienne, dangereuse par exemple pour la santé des personnels.

Il contrôlera également l’aspect lisse des caissons, une dégradation dans la paroi ouvrant être signe d’un pont thermique, par exemple. L’étanchéité de l’ensemble sera également scrupuleusement vérifiée.

La température de fonctionnement fait aussi partie du contrôle. Pour cela, l’opérateur utilisera son propre appareil homologué : les indicateurs numériques présent sur les appareillages ont une marge d’erreur trop forte par rapport aux normes de contrôle. Ce test de température est réalisé caisson vide, sans civière, à température ambiante. L’objectif est de vérifier que le caisson atteint bien la température attendue dans un temps voulu, et si, justement la sonde externe de mesure fonctionne correctement.

Le contrôle des véhicules funéraires peut être vécu comme une contrainte par les entreprises. Ce qu’il n’est pas seulement : la régularité des contrôles a permis aux entreprises d’avoir une vision plus claire des déficiences de leur matériel et de les corriger, augmentant la durée de vie de ces derniers.

La flotte et les équipements automobiles sont ainsi à renouveler moins souvent, et la valeur à la revente augmente lorsque la durée de vie restante d’un caisson réfrigéré est plus importante.

Tout le monde y trouve, au final, son intérêt : l’entrepreneur qui voit la valeur de son parc mieux se maintenir, les autorités qui peuvent s’assurer de la sécurité des usagers, et les familles qui peuvent se voir garantir un service à la pointe.

Vous retrouverez plus d’informations et des précisions sur le site de Funéraires de France.

Guillaume Bailly

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