Suisse

Défunts oubliés, conflit Helvétique et cocorico

Le funéraire est la proie de gros scandales qui font les gros titres dans la presse. Ça vous a échappé ? Normal, si vous ne lisez pas les journaux étrangers. Mais en France, comment ça se passe ?

189 corps et un canton Helvétique

L’affaire a fait la une jusqu’en France : aux Etats-Unis, dans l’état du Colorado, 189 corps en état de décomposition ont été retrouvés dans une maison funéraire « écolo ». La police est allé voir ce qui s’y passait après un appel de voisins qui se sont plaints d’une odeur abominable.

L’argument de l’entreprise était l’écologie, en offrant un service d’obsèques sans soins de conservation afin d’éviter l’utilisation de produits chimiques. La loi de l’état américain le permet, mais impose dans ce cas un dépôt des corps en case réfrigérée. Ce qui n’a manifestement pas été le cas.

Bien entendu, la police a immédiatement ouvert plusieurs enquêtes. Une pour identifier tous les corps afin de permettre aux famille de faire appel à un autre professionnel, mais aussi sur l’entrepreneur lui-même. Il s’est avéré que le monsieur n’avait pas le chic pour se faire des amis. Il était déjà en conflit avec au moins un crématorium, pour avoir « oublié » de régler sa facture, mais surtout, il était en conflit avec le service des impôts, pour avoir « oublié » de payer son dû, ce qui lui avait valu la saisie d’une propriété.

Et c’est une vérité universelle, quel que soit le pays, se fâcher avec les services des impôts n’est jamais une bonne idée.

Le chiffre de 189 défunts peut sembler élevé. Et effectivement, il l’est, malheureusement, nous n’avons pas plus d’informations à ce sujet pour le moment. Mais les limiers de Funéraire Actualités sont, bien évidemment, sur le coup.

Très loin du Colorado, dans la paisible et neutre Confédération Helvétique, on pourrait croire que la paix et l’harmonie règnent. En effet, le peuple Suisse est réputé, à juste titre, courtois, propre et démocratique, à la fiscalité douce et à la cuisine roborative.

Et pourtant, les pompes funèbres du canton de Neuchâtel se sont réunies, et, ensemble, elles protestent vigoureusement. En cause ? Un « concurrent » indélicat, qui s’est implanté récemment, et qui fait quadriller la zone par des commerciaux agressifs. Ces derniers démarchent les familles et les établissements de soins. Plusieurs plaintes de proches de défunts ont déjà été déposé, semble-t-il.

Les pompes funèbres avec pignon sur rue demandent donc… Un loi pour encadrer l’activité funéraire. Une loi qui forcerait les professionnels à rappeler que le choix des obsèques est libre, et que démarcher une famille en deuil est interdit. Enfin, du moins, une loi qui formaliserait ça, puisque, jusqu’à présent, les entrepreneurs appliquaient ces règles eux-même et de leur propre chef.

Et si ces lois vous disent quelque chose, c’est parce qu’en France, depuis la fin du monopole, on a les mêmes. Et ça marche plutôt bien… Bon, ça pourrait être pire, disons. La contrepartie, c’est de devoir crouler sous une tonne de paperasserie. C’est pénible, certes, mais le bon côté, c’est qu’à devoir demander des autorisations pour tout en mairie, en préfecture, auprès des cimetières, des crématoriums, si d’aventure un défunt venait manquer à l’appel, quelqu’un finirait par se demander où il est passé. Alors, songez, 189…

Bref, en un mot : on est pas trop mal, finalement, en France.

Guillaume Bailly

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