«En temps normal, quelque 200 personnes seraient venues pour les funérailles», soupire Ahmet Ucukcu, entouré d’une poignée de proches autorisés à assister à l’enterrement de son père dans un cimetière d’Istanbul, où, comme ailleurs en Turquie, le coronavirus a bouleversé les rites funéraires.
Plus de 700 personnes décédées de la Covid-19 ont à ce jour été enterrées dans ce cimetière spécialement aménagé en mars comme lieu de sépulture pour les victimes des maladies contagieuses, dans le district de Beykoz sur la rive asiatique d’Istanbul. Le père d’Ahmet, Ali, qui souffrait de comorbidités, est décédé à l’âge de 95 ans, après dix jours d’hospitalisation.
Rassemblés autour de la tombe, Ahmet Ucukcu et un petit groupe de parents, portant tous des masques, récitent des versets du Coran après que le cercueil renfermant le corps du nonagénaire a été introduit dans la fosse. «Beaucoup de proches n’ont pas pu venir, seuls ses enfants et les parents de premier degré ont été autorisés, soit six ou sept personnes», explique M. Ucukcu.
Avant d’être transporté au cimetière dans un corbillard, la dépouille d’Ali Ucukcu a été lavée à la morgue selon les rituels de toilette funéraires musulmans par des employés en tenue de protection, avant d’être mise en linceul.
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