Ampoule

Et pourquoi pas un Job d’été dans les Pompes Funèbres ?

Félicitation, jeune lecteur, jeune lectrice, tu as décroché un job d’été. Il va t’apporter de l’expérience, et un peu d’argent qui te sera utile pour l’année d’études qui arrive. Et où est-ce que tu vas travailler ? Aux pompes funèbres ? Ah…

On ne sait jamais

Il est possible que certains jeunes décrochent un emploi, cet été, aux pompes funèbres. Ce sont des choses qui arrivent : les jobs estivaux, c’est la rencontre entre des petits jeunes qui ont besoin de gagner un peu d’argent et des entreprises qui subissent des demandes cruelles et inhabituelles de la part de leurs salariés. Comme partir en vacances.

Le présent article se propose de donner quelques conseils à ces jeunes. Même si, soyons lucide : une jeune fille ou un jeune homme qui arrive pour un job aux pompes funèbres est rarement là par hasard, il connaît souvent quelqu’un… Bref, il sait à quoi s’attendre.

Mais imaginons, quelqu’un a postulé par hasard, le contact s’est bien passé et l’employeur s’est dit qu’il allait lui donner sa chance. Alors, jeune, que dois tu faire ? Parce que je vais te tutoyer, oui, j’ai l’âge d’être ton père.

Première chose, parmi les gens que tu vas voir, certains sont morts. Ça peut faire bizarre au début, mais aussi au milieu, et à la fin. Ce n’est pas parce qu’on a de l’expérience aux pompes funèbres qu’on ne peut pas avoir une « prise de conscience » et un vertige existentiel qui nous tombe dessus par surprise. N’ayez pas peur d’en parler avec des collègues plus expérimentés que vous.

Parce qu’il y a une nette différence entre un mort à la télé et un mort dans la vraie vie. Ça peut sembler évident, mais c’est toujours bon à rappeler. Et les collègues expérimentés le savent bien, comme ils savent que ça fait du bien de parler. Personne ne vous jugera pour ça.

Seconde chose, et pardon de propager des préjugés sur les jeunes générations, mais aux pompes funèbres, l’heure c’est l’heure. Plus particulièrement les jours où plusieurs convois s’enchaînent dans la journée. C’est imprévisible. Et il n’y a pas que votre société qui est concernée. Il y a la famille, les proches qui font le déplacement, le lieux de culte ou de cérémonies, le cimetière ou le crématorium. Et chacun d’eaux a son propre planning. Donc, si vous arrivez en retard, le corbillard en vous aura pas attendu.

Troisième chose, et pardon encore pour les préjugés, un croque-morts n’est pas un influenceur. Donc on oublie Instagram et Tik Tok. Ce dernier conseil vous a vexé ? Il vous a paru évident ? Félicitations : vous êtes quelqu’un de bien. Et de rare.

Quatrième chose : ne frottez pas le pollen des fleurs sur vos vêtements directement avec votre main. L’humidité de voter corps va l’y maintenir, au contraire. Utilisez un autre textile. Vous comprendrez celui là quand vous y serez.

Cinquième et dernière chose : vous avez la chance d’avoir un emploi différent, qui va vous apprendre plus sur le vie durant la durée de votre contrat qu’une année de cours. Alors profitez ! Confrontez ce que vous savez aux vrais gens, à la vraie vie, vous êtes, aux pompes funèbres, à l’observatoire le plus implacable et le plus universel que le monde aura à vous offrir.

Petit conseil bonus : préparez vous psychologiquement à être harcelés de questions de la part de vos amis et de vos proches. Mine de rien, vous retrouver en soirée au centre d’un auditoire avide d’histoires peut être plus épuisant qu’une journée de convoi.

Et n’oubliez pas de profiter du temps libre que vous avez. C’est l’été, après tout !

Guillaume Bailly

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