Nous avons avions déjà parlé de la première étude de Simplifia avec Silver Alliance lors de sa première édition. Elle revient pour une mise à jour, et ses auteurs ont tenu compte des remarques qui leur ont été faites. Interview.
Mourir en France, combien est-ce que cela coute ?
Publiée en 2023, la première édition de l’étude menée conjointement par Simplifia et la Silver Alliance s’était donnée pour objectif de dresser un état des lieux inédit du coût des obsèques en France. Fondée sur plusieurs dizaines de milliers de devis et de factures réelles, elle mettait en évidence un prix moyen avoisinant les 4 300 euros, tout en soulignant d’importantes disparités selon les régions et les modes de funérailles. L’étude avait notamment permis de révéler l’écart croissant entre crémation et inhumation, ainsi qu’une forte méconnaissance des familles quant aux postes de dépenses les plus lourds.
Présentée comme un baromètre plutôt qu’une analyse scientifique, cette première édition avait posé les bases d’un suivi annuel du marché funéraire, destiné à mieux informer le grand public et à encourager plus de transparence dans un secteur encore marqué par une certaine opacité tarifaire.
Maxime Nory et Kevin Pressaco, de Simplifia, nous ont présenté en téléconférence la seconde édition de l’étude, affinée en tenant compte des retours sur la première mouture.
« C’est une étude à destination du grand public, réalisée sur les chiffres 2024. L’objectif est toujours de proposer unes synthèse des grands sujets, en tenant compte des régions, de la sociologie, de l’anticipation du décès par les ayant-droits, du mode de sépulture ».
« Le prix des obsèques moyen est d’environ trois fois la pension de réversion moyenne, qui est de 1600 euros. Ce que nous avons observé, c’est que le prix des obsèques a subi une augmentation, mais qui est sous l’inflation. L’étude a porté sur 56000 décès, soit 8 ,8 % des convois réalisés en France ».
A l’époque, on avait souligné les questionnements que soulevait l’accès aux informations, puisque Simplifia avait utilisé, de façon anonymisée, les données venant de leurs clients. « Nous n’avons pas eu de réactions négatives, sur nos 600 clients, seuls une quinzaine ont souhaité en parler avec nous ». Des objections sans fondement, donc, puisque les données sont anonymes.
Toutes ces données sont objectives. Toutes ? Pas tout à fait « Nous avons inclus des témoignages de pompes funèbres, sur différentes zones, toutes sur un point différent, comme l’impact de la concurrence, l’évolution des demandes des familles, le recueillement en chambre funéraire. C’est la seule partie subjective de l’étude ».
Un point important à signaler « Nous avons traité des données concernant des contrats obsèques de banques, et il y a un écart très significatif entre ces derniers et le coût réel des obsèques ». De quoi engendrer de mauvaises surprises, alors que les contrats obsèques de pompes funèbres son beaucoup plus proches de la facture finale. Levez la main, ceux qui sont surpris.
Au final, cette seconde étude présente une synthèse très lisible du marché. Lors de l’interview, nous étions rentrés dans les détails, mais nous avons fait le choix de ne pas approfondir dans l’article final, pour vous inciter à prendre connaissance de cette étude. Elle devrait être disponible dans les premiers jours de novembre.
Nous aurons l’occasion de reparler de Simplifia dans un prochain article, avec une actualité d’un autre type.
Guillaume Bailly