La Terreur France

Tout savoir sur le carré commun (la première va vous étonner)

Le carré commun des cimetières est un espace à part, où les concessions ne sont pas commercialisées mais mises gratuitement à disposition sous certaines conditions. Anciennement nommée fosse commune, ou carré des indigents, il n’est peut-être pas forcément ce que vous croyez

Ne l’appelez plus fosse commune

Chaque cimetière possède un carré commun ou carré des indigents, où sont inhumés les dépouilles des anonymes ou des démunis. Tout le monde sait cela : le cimetière est un espace contenant des concessions qui peuvent être vendues, auquel on adjoint le carré commun où les concessions sont gratuites pour une durée de cinq ans.

C’est faux. Le cimetière, c’est le carré commun, et si, et seulement si, il y a de la place en plus, certains espaces peuvent être rétrocédés aux familles qui souhaitent y fonder leurs sépultures. Oui, oui, vous avez bien compris : ce n’est pas le terrain commun qui est ajouté au cimetière, c’est le cimetière qui est ajouté au terrain commun.

Mieux : l’inhumation en terrain commun est la seule obligatoire pour une commune. Le cimetière où l’on peut acheter une concession est facultatif.

La concession doit être proposée gratuitement pour une durée de cinq ans aux personnes domiciliées sur le territoire de la commune ou aux personnes non domiciliées sur la commune mais qui y sont décédées. Les français vivant à l’étranger mais étant inscrits sur les listes électorales de la commune doivent également pouvoir bénéficier d’une sépulture.

Au terme des cinq ans, la commune peut reprendre la concession. Les restes du défunt peuvent alors soit être crématisés, sauf contre-indication connue philosophique ou religieuse, soit transférés à l’ossuaire. Dans un cas comme dans l’autre, ils doivent rester identifiables, si par exemple une famille souhaite transférer lesdits restes dans une sépulture. A noter que la commune n’est pas dans l’obligation de reprendre la concession : celle-ci peut être laissée en l’état tant que la commune n’a pas besoin du terrain.

Durant toute la durée de la concession en terrain commun, la sépulture peut être maqué par les proches du défunt à leur convenance, en y déposant un signe distinctif, voire une pierre tombale. Seuls les travaux d’importance, comme la construction d’un caveau, ne sont pas permis. Si la plupart des concessions en terrain commun sont en pleine terre, la commune peut d’ailleurs proposer des caveaux si elle le souhaite.

Et la fosse commune ? Elle n’existe plus. Depuis très longtemps, d’ailleurs, puisque les dernières fosses communes civiles en France datent de la terreur, et que la dernière a été refermée en 1794. Ailleurs, lors de la découverte de lieux d’inhumation multiples et simultanées, souvent liés à des crimes de guerre, on parlera plus volontiers de « charniers ». Mais c’est un autre sujet.

Sources : Code générale des collectivités territoriales, articles 2223-1 à 2223-18-4

Guillaume Bailly

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