En 2025, la commune de Neauphle-le-Château ouvre un cimetière naturel. Dans ces lieux, les caveaux en béton et les cercueils en bois traité sont proscrits. Les défunts sont inhumés à même la terre dans des matériaux biodégradables.
Chercher à limiter son empreinte écologique au-delà de la mort a poussé certaines communes à proposer des cimetières écologiques ou naturels, à l’image d’une démarche répandue en Europe du Nord. C’est dans ce contexte que la ville de Neauphle-le-Château dans les Yvelines a ouvert un cimetière respectueux de l’environnement, sans caveau ni pierre tombale, où les dépouilles pourront être rendues à la terre à partir de 2025. Les travaux viennent de s’achever après qu’une analyse hydrogéologique a écarté le risque de pollution des nappes phréatiques.
Une empreinte écologique minimale
En France, le premier cimetière de ce genre nouveau a vu le jour à Niort (79), au cimetière de Souché, mis en service en 2014. Son succès est tel qu’une nouvelle parcelle de 5 000 m2 va être aménagée prochainement. Cette première initiative a été suivie par la ville de Paris qui a installé son premier cimetière écologique à Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne (94), en septembre 2019. Ce lieu d’inhumation géré de manière 100 % écoresponsable compte 157 concessions, sur 1 560 m² de prairie. Le concept est simple : il s’agit de limiter le plus possible l’empreinte écologique. Dans ces conditions, tout doit être biodégradable, du cercueil à l’urne, jusqu’aux vêtements du défunt. L’inhumation se fait en pleine terre afin de limiter la consommation énergétique, et dans des cercueils en carton ou en bois local construit avec des essences françaises ou issues de forêts franciliennes, telles que l’acacia, le châtaignier ou le chêne, et sans vernis, des matériaux permettant au corps de se décomposer naturellement et rapidement dans le sol. De même, aucun élément minéral ne peut avoir sa place. Dans ces nouveaux espaces, les familles s’engagent, à travers la signature d’une charte, à ce que le défunt n’ait pas reçu de soins de thanatopraxie car les produits chimiques comme le formol sont utilisés pour la préparation et la conservation des corps. Autre obligation : les vêtements du défunt et les draps qui enveloppent le corps doivent être fabriqués en fibre naturelle (lin, coton, chanvre). En cas de crémation, les cendres peuvent être dispersées sur des copeaux de bois ou être recueillies dans une urne biodégradable (carton, papier, argile).