La Fédération Française du Funéraire (FNF) a demandé à Cway de réaliser une enquête observatoire et prospective du funéraire pour 2024. Les enseignements en sont très riches. Où en est le funéraire ? Vers où doit-il aller pour répondre aux souhaits des familles ? Éléments de réponse.
Les français familiers de la mort
Entre le 11 et le 19 aout, l’institut Cway a réalisé, à la demande du FNF, une enquête portant sur deux groupes distincts : un échantillon représentatif de la population française de 1 300 personnes âgées de 18 ans et plus. Ce panel a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de profession, de taille d’unité urbaine et de régions. Et un second échantillon de 456 personnes ayant organisé des obsèques dans les trois années écoulées.
L’enquête avait deux objets majeurs, le présent et le futur. Pour le présent, il s’agissait de savoir quelle perception les français ont du monde funéraire. Et pour le futur, déterminer les attentes pour le funéraire de demain, notamment vis à vis des attentes sociétales.
L’étude révèle que 52% de la population est directement concernée par ce processus, un chiffre qui témoigne de l’importance de ce moment dans la vie des familles.
L’inhumation, un rite encore dominant
En France, l’inhumation reste la pratique funéraire majoritaire, choisie par 57% des Français. Cependant, la crémation continue de gagner du terrain avec une progression de 3 points en 2023. Cette évolution illustre un changement progressif des mentalités face aux rites funéraires, bien que la tradition de l’inhumation demeure ancrée dans les usages.
Une image positive des pompes funèbres
L’enquête révèle que 91% des Français ont une opinion très favorable des opérateurs de pompes funèbres. Cette appréciation est renforcée par des critères déterminants dans le choix d’un prestataire, notamment la proximité géographique avec le domicile du défunt et la qualité de l’accompagnement offert. Ce dernier aspect est d’autant plus crucial dans les territoires ruraux, où 34% des répondants font preuve d’une fidélité marquée à leur opérateur funéraire.
Un haut niveau de satisfaction
Le taux de satisfaction envers les services funéraires est extrêmement élevé, atteignant 91%. Mieux encore, pour un Français sur quatre, cette satisfaction s’intensifie après l’organisation des obsèques. Parmi les attentes principales des Français figurent la prise en charge globale des services funéraires et la maîtrise du budget, deux exigences qui restent constantes au fil des années.
Des services plus personnalisés
Près de 48% des Français souhaitent une prise en charge totale des obsèques, une hausse de 9 points par rapport à 2022. Cette demande croissante reflète l’évolution des besoins vers des services plus personnalisés. Ainsi, 86% des sondés jugent indispensable le temps accordé par le conseiller funéraire, tandis que 84% plébiscitent les services annexes tels que la réservation du lieu de cérémonie ou la publication des avis de décès. Si le prix reste un critère important, il se place néanmoins en troisième position.
Des attentes qui évoluent
L’étude montre également une diversification des critères de choix des Français. Le design des produits funéraires, les options de financement et l’origine des produits prennent une importance croissante. Les plus jeunes, notamment ceux de moins de 45 ans, expriment un besoin accru d’accompagnement dans les démarches administratives liées aux obsèques, avec une hausse de 5 points par rapport à 2022.
Une anticipation accrue des obsèques
L’enquête révèle que de plus en plus de Français anticipent leurs propres obsèques, un phénomène souvent déclenché par l’organisation des obsèques d’un proche. Ainsi, 21% des répondants ont déjà souscrit un contrat obsèques pour eux-mêmes, une augmentation de 5 points par rapport à l’année précédente. Pour 71% des personnes interrogées, la motivation principale derrière cette démarche est de soulager leurs proches le moment venu.
En somme, l’enquête met en évidence une évolution des pratiques et des attentes des Français face aux obsèques, avec une tendance croissante vers une personnalisation des services et une anticipation plus marquée. Dans une seconde partie, nous nous pencherons sur un volet particulier de l’étude, l’écologie, particulièrement dans les demandes des familles, et nous interrogeront Gautier Caton, porte parole de la FNF, pour les conclusions.
Guillaume Bailly