C’est reparti pour une saison. Après un été perturbé autant sur le front du climat que sur celui du Covid, L’année 2021 – 2022 est pleine de promesses. Mais pas pour le funéraire.
Élections, pièges à tout
Vous attendiez une réforme du droit funéraire ? Vous espériez un progrès sur tel ou tel point concernant la profession ? Et bien, c’est gentil d’être venu lire le début de cet article, mais vous pouvez vous dispenser de la suite, ainsi que de tous les autres. A l’année prochaine !
Plus sérieusement, ce mois de septembre donne le coup d’envoi de la période présidentielle. Il y aura la pré-campagne, qui est déjà commencée, puis la campagne, la campagne d’entre deux tours, puis les législatives, puis les vacances d’été… Vous l’aurez compris, mais vous avez déjà l’habitude, cette année sera une année où le sujet des élections partagera le devant de la scène avec celui du Covid.
Et donc une année où une toute réforme d’importance du système funéraire français sera mis entre parenthèses. Ah, dame ! C’est que ce n’est pas très vendeur. Doubler le salaire d’untel ou d’untel, baisser les impôts à tel point que ce sera l’état qui vous devra de l’argent, construire des prisons pour plaire à certains et interdire d’y enfermer qui que ce soit pour plaire à d’autres, on rase gratis.
Mais rappeler aux électeurs qu’au final, ils sont mortels, comme leurs proches, et qu’il est aussi du devoir du législateur de permettre aux professionnels d’exercer leur métier dans de bonnes conditions afin que le traitement des défunts soit digne, ça, ce n’est pas vendeur.
Vous me direz que ce n’est pas nouveau, et que le sujet du funéraire intéresse très peu les politiques, à de rares exceptions près (dont aucun, sans vouloir les offenser, n’est présidentiable), mais cette année électorale, ce sera encore moins que d’habitude.
Il y a quelques années, j’avais entrepris d’interviewer les candidats à la présidentielle, et j’avais fait le tour d’à peu près tout le monde. A chaque fois, c’était la même chose, je tombais sur un conseiller quelconque qui m’assurait que ce sujet, quoique délicat, passionnait aussi le candidat, et qu’il reviendrait vers moi très rapidement pour me dire ce qu’il prévoyait de faire.
Quand François Hollande a fini par être élu, j’ai laissé tomber, parce que ce que les réponses des autres candidats devenaient d’un coup beaucoup moins intéressantes.
Le seul, et je le dis sans aucune considération politique d’aucune sorte, le seul donc, qui avait accepté de suite de répondre, c’était Philippe Poutou. Qu’avait-il dit ?
Et bien en fait, un de ses adjoints, qui était chargé de faire l’interface, m’avais expliqué, très sympa mais un peu embêté : « On va faire, mais on veut attendre un peu de voir ce que les autres vont répondre, parce qu’on n’a pas la moindre idée de quoi dire là-dessus ».
Mais l’effort était à souligner, et quoiqu’on pense de leurs propositions par ailleurs (et quiconque connaît un peu votre serviteur ne peut me soupçonner de la moindre sympathie communiste), au moins, ils avaient fait l’effort d’essayer, et ça valait bien un clin d’oeil.
Mais ce n’est pas parce que les dirigeants politiques seront occupés ailleurs que l’actualité du funéraire s’arrête. Ne vous inquiétez pas, on aura des choses à dire cette année dans Funéraire Actualités, simplement, ce sera sans eux.
Guillaume Bailly