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Maison de l’horreur, les propriétaires plaident coupable

Nous vous avions parlé de l’affaire de cette maison funéraire aux Etats-Unis où 200 corps en état de décomposition avaient été découverts. Elle vient de passer devant la justice. Verdict attendu en 2025.

La maison des diables

En octobre 2023, une découverte macabre dans une maison funéraire de Penrose, dans l’État du Colorado, a soulevé un scandale retentissant. Près de 200 corps en état de décomposition avancée ont été retrouvés dans l’établissement nommé « The Return to Nature », après que des voisins se soient plaints de fortes odeurs nauséabondes. Les autorités, alertées par ces signalements, ont constaté sur place des violations graves et systématiques de la réglementation funéraire. Nous vous en avions parlé ici : Maison funéraire de l’horreur, dernières nouvelles

En novembre 2024, les propriétaires de l’établissement, Jon et Carie Hallford, ont plaidé coupable à 191 chefs d’accusation pour maltraitance de cadavres, une infraction prévue par le droit pénal américain et passible de lourdes peines. Selon les termes de leur accord de culpabilité, Carie Hallford risque une peine de 15 à 20 ans de prison, tandis que Jon Hallford pourrait être condamné à une peine allant jusqu’à 20 ans. Le verdict final sera rendu en avril 2025.

La procédure de plaider coupable, connue sous le terme de « plea bargain » aux États-Unis, est un mécanisme juridique par lequel un accusé reconnaît sa culpabilité à certaines charges en échange d’une réduction de peine ou de l’abandon d’autres accusations. Cette procédure, encadrée par le droit pénal américain, vise à alléger la charge des tribunaux et à accélérer la résolution des affaires criminelles.

Dans ce processus, l’accusé, généralement conseillé par son avocat, négocie avec le procureur afin de parvenir à un accord. Une fois l’accord conclu, le juge doit l’approuver pour qu’il devienne exécutoire. Dans l’affaire des Hallford, leur plaidoyer de culpabilité leur permet d’éviter un procès, mais les expose à des peines potentiellement lourdes, décidées par le juge en fonction des faits établis et de l’accord négocié. Cette procédure implique une reconnaissance totale des faits par les accusés, tout en leur permettant d’espérer une certaine clémence dans la sanction.

L’enquête a révélé que, depuis plusieurs années, le couple exploitait la vulnérabilité des familles endeuillées en leur promettant des services funéraires, notamment des crémations écologiques et des inhumations, sans jamais exécuter les prestations convenues. Ils auraient détourné plus de 130 000 dollars à travers ces pratiques frauduleuses.

Certains des corps, jamais crématisés, étaient entreposés dans des conditions insalubres, et dans d’autres cas, les cendres remises aux familles étaient constituées de matériaux comme du béton sec.

En outre, le couple fait face à des accusations distinctes de fraude financière. Ils auraient détourné plus de 800 000 dollars de fonds publics alloués pendant la pandémie de Covid-19, destinés initialement à soutenir les entreprises en difficulté.

Nous vous tiendrons évidemment au courant, une dernière fois, du verdict de cette affaire, tout en rappelant qu’une telle chose est impossible en France, ce que nous avions largement expliqué.

Guillaume Bailly

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